Le manager d’Oasis y voit le groupe le plus excitant depuis Oasis…Le rédacteur de Pinkushion y voit un très bon groupe d’un genre que l’on pourrait baptiser rock gospel.
Johnny Pyro and the Rock Coma s’est mué en Republic of Loose à l’occasion d’un changement de line-up, et livre ici son premier album, salué par un beau coup de pub de Marcus Russell, le manager d’Oasis, qui y voit le groupe le plus excitant depuis la bande des frères Gallagher. Un compliment de taille. Outre qu’ici deux frères sont aussi les têtes pensantes du combo, la musique n’a franchement absolument rien à voir avec Oasis. Si on se réfère à Russell, ce dernier y voit un croisement entre Sly and the Family Stone et les Happy Mondays. Plus largement, on décèle chez eux autant des influences de soul réelle (Otis Redding, Al Green) que des formations fusion comme les Red Hot Chili Peppers ou la période funk des Rolling Stones. Sans oublier qu’ils font aussi des incursions dans le blues et le gospel qui ne sont pas sans rappeler Dr John, ou, plus proches et contemporains, The Zuttons.
La voix du chanteur vaut l’écoute à elle toute seule. Michael Pyro fait diablement penser à Mike Patton, à savoir une voix hors du commun, qui arrive à aller du grave à l’aigu sans sourciller. On pense à la grande époque de Faith No More, avec des titres comme « Evidence » ou « Easy » (les Commodores sont bien présents ici aussi ). Ceux qui regrettent le funky Patton en auront ici pour leur argent. Pour parfaire cette longue liste de références, notons qu’ils ont ouvert pour deux formations pas très éloignées non plus de leur genre : les Fun Lovin Criminals et Alabama 3.
Dans la bonne tradition irlandaise, nos lascars semblent être de bons buveurs, et ne se lassent pas de le dire à travers les morceaux. Très épris également de la musique américaine, et gospel en particulier, les breuvages divers semblent être montés à la tête de Johnny Pyro. Du coup probablement , ils ne manquent pas non plus d’un certain humour. Rien que la pochette vaut le détour, bien que l’on pourrait penser, à tort, qu’il s’agit de mariachis rockeurs. Leur single « Girl I’m gonna fuck you up » (c’est le titre qui ressemble à « Evidence ») ou « Dial Jesus for sweetness » empruntent largement à cet humour qui est devenu la marque de fabrique de réalisateurs comme Quentin Tarantino. On a même droit à un interlude, « Fuck Everybody », en forme de discussion de bar où Pyro tente de caser le mot fuck autant de fois qu’il ouvre la bouche. « Sweet Cola of Mercy » et ses nombreux Mother Fuckers déblatérés d’une voix grave alors que le chant est plutôt falsetto participent du même phénomène.
« Hold up! » résume bien leur style musical : des riffs de guitare groove qui baignent dans une rythmique basse-batterie de haute tenue, quelques petites notes de synthé ici ou là et enfin le chant très étendu de Pyro. Mais il n’y a pas que ça. Nos Irlandais savent aussi donner dans le chant gospel (« Something in the water » et « Slow Down »), d’où l’on pourrait en déduire qu’ils essaient peut-être de créer un nouveau style, qui pourrait s’appeler Gospel Metal. Enfin, un titre comme « Goofy Love » et ses loops de piano sont d’une efficacité assez étourdissante.
Un album somme toute excellent, qui sert un bon petit funk groove gospel, et ce malgré le fait qu’il soit joué uniquement par des blancs.
Le site de Republic Of Loose