Les 9, 10 et 11 juillet dernier s’est déroulé sur l’hippodrome de Longchamps le festival Solidays, tremplin pour la mobilisation contre le SIDA.
Trois jours où la pluie fut l’invitée surprise mais ne gâcha pas pour autant les spectacles et les performances des artistes poussés par un public toujours aussi chaleureux. Loin des préoccupations volontaires qui se servent de cause pour assurer leur propre promotion, les musiciens présents nous ont offert des concerts de qualité tous unis derrière l’une des maladies tristement célèbres d’aujourd’hui.

De cette édition, on gardera en mémoire – mis à part les manifestations autour de la prévention du sida des plus informatives et de ce fait incontournables – les prestations live du premier jour de La Ruda Salska, de N&SK très en verve sur scène et de Bashung, malgré un show devenu un peu trop prévisible (même s’il reste un des piliers du rock français).

Le lendemain, notre intérêt se porta sur peut-être « l’héritier » d’un autre groupe bordelais, Luke, qui impressionne de plus en plus par sa maîtrise des compositions et son approche sans artifice et sincère du rock, à suivre de près. Un autre groupe qui continue son chemin toujours aussi impeccable, sans fausse note, Les Hurlements d’Leo qui depuis leur tournée avec les 17 Hippies investissent la scène comme d’autres sauteraient d’un plongeoir, avec assurance, manière et affront.

Plus tard dans la soirée, Bruno Caliciuri et son groupe Cali en grande forme prenaient l’assaut du Dôme pour un set toute en énergie et émotion. Ce n’était pas encore le soleil perpignanais qui brillait sur Longchamps mais celui là suffisait pour mettre de la chaleur dans les coeurs des festivaliers. Les ombres des débuts incendiaires de U2 ou des Waterboys planaient sur la scène (à quand les reprises?) avec un chanteur habité par sa musique, un concert intense.

Quoi de plus beau que de clôturer un festival avec une programmation aussi riche que celle proposée ce dimanche. Keziah Jones, The Servant et Les Fabulous Trobadors (dommage qu’ils jouaient en même temps), Thomas Fersen, Benabar (convaincant quand il ne tombe pas dans la facilité) et Les Têtes Raides qui restent à nos yeux le groupe le plus représentatif de la scène française de qualité, entier, sans compromis, distingué et populaire.

Au fil des années, le festival Solidays, tout en affichant son combat contre le SIDA, est devenu une alternative à la chanson sans âme qui fréquente trop souvent les radios et plateaux télés. Ainsi, la scène française n’a rien à envier à celle anglosaxonne et montre une nouvelle fois qu’elle est bien vivante, faut-il encore oser regarder ailleurs et emprunter les sentiers parallèles à ceux de la musique formatée et commerciale.