Spécialité qui donne l’urticaire à plus d’un, le cover band a trouvé chez les Detroit Cobras un représentant qui pourrait vous faire changer d’avis sur la question.


Drôle de filon que celui qu’exploitent les américains de The Detroit Cobras : en effet, décider, comme ça, d’exploiter la musique des années 50 et 60 (et plus particulièrement le Motown), sorte de rock and roll des premiers instants, voire le garage rock, avec les techniques actuelles. Un peu comme si Blues Explosion décidait de reprendre les tubes d’Elvis en quelque sorte. Sauf qu’ici, autre originalité, le groupe tourne autour de deux femmes : Rachel Nagy (qui chante) et Maribel Restrepo (qui joue la guitare). Originaire, comme leur nom l’indique, de Detroit l’industrielle, le groupe se fera bien vite un nom et une réputation d’envergure dans l’étrange monde des cover bands. Il est clair cependant qu’on a du mal à résister à la fraîcheur des choeurs et refrains de « Cha Cha Twist », accompagnés de surcroît par des guitares saturées et criardes. De plus, cette chanson a été choisie pour accompagner la publicité télé de la Citroën 3, ce qui constitue un sacré coup de pouce à leur carrière en France.

cobra.jpg Fêtant leurs dix ans et profitant de la sortie de Baby, leur dernier.. bébé, Rough Trade a décidé de resortir toute la belle vaisselle : Mink rat or rabbit (et sa pochette no comment) ainsi que Life, love and leaving sont réédités pour l’occasion.

Comme à l’époque, les titres sont très courts, ce qui n’est nullement une critique car on voit mal ces titres résister à un allongement… Par contre, on est content d’avoir droit au stéréo, car ils auraient pu pousser l’exercice jusqu’à nous enregistrer les morceaux en mono… Comme d’habitude, le disque ne dépasse pas les 35 minutes. On ne leur en veut cependant pas, car ce genre de musique entraînante ne se prêterait guère in extenso, à moins d’aimer l’ad nauseum… Car à force, c’est plutôt lassant comme musique, tout dépend à quoi on destine son écoute. Comme accompagnement ou comme fond sonore à une fête joviale pas de problème, en mode repeat sur votre casque les yeux fermés ce sera déjà plus ardu, voire maso. Car tout ça se ressemble en fin de compte pas mal, on a fait pas mal de progrès depuis!

Le groupe sait aussi montrer qu’il pourrait facilement être catalogué dans le garage rock. A titre d’exemple, « Slipping around » ou « Hot Dog » et leurs riffs incisifs sont bien caractéristiques du genre. Sur « Baby let me hold your hand », Rachel montre aussi qu’elle a une voix qui vaut le détour, et qui sait se faire très suave. Plutôt que de faire dans le varié, The Detroit Cobras décide donc de nous servir toujours et encore la même cuisine, probablement pour finir par en devenir incontournables dans le domaine des reprises. Si on est un mordu de la chose, on peut se procurer tous ces albums les yeux fermés. Si on ne l’est pas, un seul, celui-ci par exemple, fera amplement l’affaire. Sur ce, je vais aller apprendre les pas de danse du « Cha Cha twist ».