Avis à ceux qui cherchent une bande-son pour leurs longues nuits d’hiver : ce disque de folk indie devrait assouvir votre mélancolie.
Y a pas à dire, le rock indépendant, y a que ça de bon. D’abord parce que c’est un genre qui ne se laisse pas facilement amadouer, calculer comme dirait l’autre, au fait des dernières tortures et autres barbarismes faits à la belle langue de Molière. Y a pas photo! Bon, j’arrête là cette intro qui part n’importe où, en service non-commandé…
Comme je disais donc, la musique indépedante est très attachante car elle est, en fin de compte, très libre, et que certains acteurs du monde musical, comme les producteurs et certains labels y croient. Heureusement me direz-vous, sinon, le paysage musical ambiant serait encore plus triste, s’il ne l’est déjà pas trop.
The Transmissionary Six est un de ces melting pot intra-groupes. Il repose sur les épaules d’un homme et d’une femme : Paul Austin (guitare, mandoline, basse, piano, orgue)(Willard Grant Conspiracy) et Terri Moeller (voix, harmonica, batterie et percussions))The Walkabouts). Deux petits surdoués américains qui se sont entourés ici de neuf musiciens, et notamment de Anne-Marie Ruljancich au violon et aux choeurs ou de Nancy Wharton au violoncelle, qui donne cette touche si particulière à leur musique. Leur musique – justement – évoque rapidement, en version féminine, Lambchop et Willard Grant Conspiracy (pas étonnant celui-ci), avec qui ils entretiennent d’ailleurs une belle amitié. Ils sortent avec Get down leur troisième album déjà, dans un genre que l’on pourrait qualifier de folk-indie émouvant.
Produit par Tucker Martine (Laura Veirs, Jim White, Modest Mouse), la galette propose de petites pastilles nostalgiques qui ne sont peut-être pas à mettre entre n’importe quelles oreilles – entendez par là que ce n’est pas de la musique très joviale. Mais si les idées suicidaires et vous ça fait deux, vous pouvez l’écouter les yeux fermés.
Dès « Blacktinrocket », on comprend que l’on a affaire à un groupe mettant un soin particulier à servir un son « pur », limpide, qui privilégie les sonorités naturelles – les plus à même de décalquer l’âme -. Le tempo est constamment lent (à une ou deux exceptions près), frisant presque l’hypnose, caressé tantôt par des guitares sèches, tantôt par des cordes du plus bel effet. On peut même parfois se laisser aller comme lors d’une valse, tant la douce rythmique est répétitive, offrant à l’auditeur exactement les sensations inverses à l’écoute de la techno, musique redondante par excellence. On pourrait pousser le bouchon jusqu’à citer Daniel Lanois en solitaire en fait. Avec cette différence – notable – des nappes de violons qui ajoutent une touche mélancolique à l’ensemble.
De l’autre côté, certains paysages sonores sont assez proches finalement des Friends of Dean Martinez, c’est à dire qu’on est jamais très loin finalement de l’out-rock et du lo-fi désolé des grands espaces américains. Surtout lorsque ces plages sont instrumentales, à l’instar de « Johnny & Waldo ».
En somme, nous avons encore un bon disque à écouter pour les longues nuits d’hiver qui nous attendent (encore).
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