Josh Homme et sa bande, désormais amputés d’éléments vitaux, reviennent aux affaires après les fabuleux Rated R et Songs ror the deaf. Cette formidable machine tient-elle toujours la route, ou bien s’est-elle égaré dans le désert ?
Si vous avez un peu suivi la presse musicale ces derniers mois, vous avez sûrement dû lire un petit bout de news, qui devait figurer à côté des frasques de notre chère Courtney Love. On pouvait lire par exemple que Josh Homme, le frontman des QOSTA, avait pris la décision de se séparer de son monstrueux bassiste, Nick Oliveri. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Mark Lanegan de plier bagages. Le groupe se retrouve donc amputé de deux éléments vitaux, d’où une profonde inquiétude quant à l’avenir du groupe.
Mais ce bon vieux Josh nous a promis qu’il avait écrit ses 15 putain de meilleurs morceaux pour le prochain album. En même temps, s’il avait écrit qu’il venait de pondre 15 bouses intersidérales, ça n’aurait pas été très stratégique de sa part ! Bref, le voici, tout beau, tout chaud, le nouveau QOSTA. Fraîchement débarqué chez votre crémier préféré, j’ai eu la chance d’y jeter une oreille un peu en avance. Et du coup, je l’ai écouté, réécouté, surécouté. Mais, pour être honnête avec vous, mon premier contact avec la bête m’a un peu refroidi.
Première surprise en écoutant Lullabies to Paralyse : le court morceau acoustique d’introduction est chanté par le sieur Lanegan himself. Il s’est donc décidé à venir faire quelques petites apparitions sur l’album, et ça fait toujours plaisir. La suite de l’album est, à n’en point douter, du Josh Homme pur et dur : en effet, pas de changement de style radical ici. Ils ne sont pas partis dans le punk rock pour adolescents, c’est déjà ça. Des morceaux comme “Medication”, “The blood is love” ou encore In my head sont plutôt de facture classique.
C’est justement cette facture classique qui a été rebutante au premier abord. En effet, on écoute l’album d’une traite, et à la fin, on se dit que l’on n’a pas percuté sur un morceau en particulier. Où sont passées des perles telles que “No one knows”, “Avon” ou encore “If only” ? Mais bon, loin de s’avouer vaincu, plusieurs écoutes supplémentaires parviennent à nous faire croire que, finalement, il y a du bon dans cette galette.
Tout d’abord, le son qui fait la force de QOSTA est là, et les riffs stoner de Josh Homme toujours aussi efficaces. Mais il y a quand même du changement dans l’air. A vrai dire, si vous avez entendu parler des Desert Sessions – également un produit de Josh Homme – vous vous rendrez compte que c’est plus cet esprit que l’on retrouve. Des morceaux tous très sombres, moins brutaux que sur Song for the deaf, mais plus psychédéliques.
Si l’absence de Nick Oliveri à la basse confère à l’ensemble un aspect moins urgent, il serait dommage de ne s’arrêter qu’à ça. Le début de Everybody knows that you’re insane ressemblerait presque à du King Crimson ou du Pink Floyd. Et, le plus surprenant, c’est que ces riffs floydiens ou crimsoniens, on les retrouve tout au long des différents morceaux, comme sur le refrain de “Burn the witch” par exemple. Et puis, il y a de véritables moments de bravoure comme avec “Someone’s in the wolf”, pur bijou à l’intro oppressante, et sur lequel Josh Homme s’est autorisé quelques petits effets sympas sur sa voix.
Bref, pour conclure, il est clair que c’est album nécessite un paquet d’écoutes avant de se révéler pleinement, que l’on soit un fan de stoner rock ou pas, d’ailleurs. Lullabies to paralyze, moins violent, mais plus profond et planant, plus osé que ses prédécesseurs, se révèle très bon sur le moyen terme. Peut-être même culte sur le long ?
-Cette libellule est en écoute intégrale ici
-Le site officiel des Queens of The Stone Age