Une fois n’est pas coutume, voici une sélection de disques lorgnant vers la Jamaïque. Rien de mieux pour supporter la mort de la nature…


Dans les deux cas, nous avons affaire à des pochettes très Jamaïcaines. Et pourtant, aucun des deux ne fait stricto-sensu dans le reggae ou la dub. Le premier, Lotek Hifi, offre une sorte de hip hop à la sauce de l’ïle, le deuxième, Stereo Mc’s y puise la puissance chaude de la basse et la gaité de coeur qui accompagne les cuivres. L’occasion donc de parler de ces deux disques… ensemble.

Lotek Hi-fiMixed blessings

lotek.jpg Lotek Hi-fi est un trio. La tête, c’est Wayne ‘Lotek’ Bennett, qui a évolué dans les culottes courtes (dans les jupons serait inadéquat) de Roots Manuva, le rappeur anglais d’origine jamaïcaine signé chez Ninja Tune que l’on ne présente plus. C’est chez lui que Lotek a fait ses armes. Certains diront que ça s’entend. C’est vrai, le style si caractéristique d’un des fleurons et porte-drapeaux du hip hop briton est toujours en filigrane ici, mais tout de même moins que sur le premier album. Voici pour le côté hip hop. Wayne Paul, en pôle position 2, est celui par qui le reggae/dancehall/dub arrive. Alors qu’il aurait pu embrasser une carrière prestigieuse, sa vie personnelle a sombré dans le chaos, indique la bio… Drogue, prison ? Chacun est libre d’imaginer ce qu’il veut, mais c’est à Roots Manuva (encore?) et au titre dub “Revolution 5” (tiré de l’album Dub Come Save Me) qu’il doit son salut. Enfin, Aurelius aka Dazzla, est la voix rap que l’on n’attendait plus… Ecoutez « Dazzla interlude » pour vous en convaincre, avec cette human box qui arrive à immiter le beat de la drum & bass jusqu’à son paroxisme.

On peut subdiviser le disque en trois :
1 un hip hop anglais très caractérisé, à la patte très Roots Manuva
2 un reggae old school très cool
3 de la drum & bass très tendance

Le site de la maison de disques de Lotek HiFi

Stereo MC’sParadise

stereo.jpg Le consortium électro-funk-rap emmené par le maigrichon Rob B accouche de ce cinquième CD après seulement quatre ans (il en avait fallu 9 pour donner une suite à l’excellent avant-gardiste Connected). Après une première écoute plus qu’infructueuse (ce qui, bizarrement, est souvent bon signe), on peut – enfin – écouter à tête reposée le disque. Cela commence sur des chapeaux de roue, avec des basses plus que présentes, avec le single « Warhead » puis avec « Set if off ». Les flûtes, les cuivres, les choeurs enjoués (féminins mais aussi masculains) : tous les ingrédients qui ont fait le succès du groupe sont ici de retour, avec des paroles toujours aussi peace & love à la « we all come from the same place« ). Il ne faut pas oublier qu’on est servi par un vieux chef cuisto, précurseur de toute la scène urbaine anglaise (et plus gros vendeur aussi), ceci expliquant celà. Un bon conseil pour apprécier cette galette avant-goût de paradis : vérifiez bien que les basses ne sont pas en sourdine!

Le site de Stereo Mc’s