Après avoir passé l’été à secouer les – certes volatiles – charts anglais et la quasi-totalité des festivals européens (dont Rock en Seine), voilà enfin débarquer dans les bacs français les nouveaux petits prodiges du rock’n’roll d’outre-manche : The Subways.
Question subsidiaire : combien de fois un rock-critic à l’espérance de vie moyenne – environ 50 ans – utilise-t-il l’expression « nouveaux petits prodiges du rock’n’roll d’outre-manche » tout au long de celle-ci ?.
Loin de moi l’idée de faire ici le procès des tics de consommation de nos voisins (ça finirait par un non lieu) mais force est quand même de constater qu’ils ne se lassent pas de nous faire le coup : toutes les semaines une nouvelle formation défraie les chroniqueurs anglais et enflamme des foules volages incapables d’écouter un même single plus de deux mois d’affilée. Et nous, pendant ce temps-là, du bon côté de la Manche, on est désespérément out (Jerk it out, Take me out, voire We can work it out)…
Heureusement pour nous, les Subways ont réussi à vendre assez d’albums cet été pour avoir le droit de sortir de leur île (ça se passe comme ça chez Warner), et voilà Young for eternity qui prend d’assaut le continent avec ses compos catchy et ses trois singles assassins en tête de cortège (et une bonne poignée d’autres qui attendent leur tour dans l’arrière boutique). Moyenne d’âge : 19 ans (de quoi faire passer les membres de The Coral – et accessoirement votre serviteur – pour des papys).
Au premier abord, rien ne permet de distinguer singulièrement ces rockeurs en culottes courtes de leurs nombreux camarades de cour d’école à part peut-être justement lesdites culottes de Charlotte Cooper, que les fans entassés dans la fosse tentent d’apercevoir sous les jupes de la demoiselle (qu’elle porte d’ailleurs très courtes aussi) lorsque celle-ci se déchaîne sur sa grosse basse ivoire.
Passé l’aspect purement esthétique – hum – de la chose, procédons à la dissection des 13 morceaux qui composent ce premier album à commencer par sa principale qualité : sa fougue juvénile. En bon enfant illégitime de Jack White, Billy Lunn présente une indiscutable prédilection pour le riff imparable, celui qui flirte dangereusement avec la redite sans jamais s’y vautrer, élaguant au maximum sans jamais s’encombrer d’ornements superflus tels que – par exemple – les paroles, réduites ici à leur plus simples expressions de collégiens attardés ayant trop biberonné de Ramones. Lunn et sa girlfriend se balancent les couplets en ping-pong entre deux roulements acrobatiques du batteur Josh Morgan, dont la frappe sèche et les plans plutôt audacieux viennent parachever l’ensemble (pour le coup, ça n’a plus rien à voir avec Meg).
Au final, 13 titres emballés en 37 minutes, quasiment autant de tubes immédiatement mémorisables (« Oh Yeah », « Rock’n’roll quee »n, « With you, Mary »…), dont un morceau caché de très forte inspiration Stripes à la simplicité assassine, « At 1 AM », dont on se demande ce qu’il peut bien foutre planqué au bout de 5 minutes de blanc lorsque sa place serait plutôt au sommet du top single.
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