Voici un groupe qui s’en fout de tout et qui le dit! Reste à savoir s’ils veulent vraiment que nous aussi on en fasse notre crédo, quitte à passer à côté d’eux…


Cette année, on pourra pas dire que ce ne fût pas un grand cru en groupes britons énervés et, accessoirement, doués. Et en voici un, encore un! Acourrez, venez voir! Ils s’appellent les autres, The Others – à ne pas confondre avec le film du même nom, mais vu qu’ici on a pas affaire à des fantômes…

ça commence par le single actuel : « I don’t want to have a job that doesn’t pay, I don’t want to have to listen to you today » . Les paroles valent déjà le détour (et peuvent faire écho à tout ado ou étudiant qui se respecte, bourré d’illusions et d’acné), mais alors l’accent, mes amis, l’accent, bien british prolétaire, est à couper au couteau. Armés de guitares bien aiguisées, nos lascars offrent un rock punk enbué, sans fioriture, qui excite les neurones tombés en désuétude. Le tout est soutenu par une basse galopante qui donne fichtrement envie de bouger. A rapprocher des Subways, si telle chose devait se faire.

En guise de bio, tout comme par les paroles des chansons, on a droit à leur vie, à leur crédo, qui est très simple : arrivés à Londres, ils sortent, boivent, font de la musique dans leur coin, aimeraient en vivre mais s’en foutent de la hype, du fric, de la célébrité et de tout ce qui, disent-ils, excite leur génération. Très punk en fait, dans la forme comme dans le fond. Exit l’arty punk des Bloc Party et autres The Rakes, exit le punk people des Libertines – rapprochement qu’avait d’ailleurs fait le NME, y voyant peut-être la nouvelle coqueluche narco à gamelles répétées chez le chanteur, Dominic Masters, pote de Peter Doherty. Ici, on vous promet du vrai de vrai, mais pas pour faire comme « les autres », plutôt parce qu’on y croit dur comme fer. Ne prononcez pas le mot punk devant eux, ils n’aiment pas ça, y voyant (à raison ceci dit) un label plus qu’autre chose, bien que, tout et son contraire peut être vu comme un label de nos jours. La dernière phrase de la bio résume au mieux The Others : they don’t give a fuck.

Cela étant dit, n’omettons pas de préciser que le groupe est hébergé chez Poptones, qui n’est autre que le label du légendaire Alan Mc Gee (créateur de feu Creation records, découvreur d’Oasis, Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine ou Primal Scream, et aussi un des grands soutiens financiers de la campagne 98 de Tony Blair).

Les titres défilent comme autant de missiles (terre à terre, sol-sol, ou tête en l’air), peu importe, du moment que la chimie prend. Et elle prend. On se dit que le rock, c’est ça, des petits groupes comme ça, de la petite frappe qui se fout de tout… et qui donne l’occasion de pondre une chronique qui s’en fout aussi tiens!

L’avant-dernier titre (son titre ? mais on s’en fout!) rappellera les meilleurs moments de The Fall ou encore The Stranglers (mais who cares ?), avec cette verve et cette fougue – devenues – si typiques. Les guitares sont criardes à souhait, on est aguiché, on en redemande. Tout en fait un single providentiel, qui ne passera pourtant pas à la radio (bien que ce soit un single), on en est sûr. Mais vu qu’ils s’en foutent, on a plus qu’à s’en foutre aussi non? « This is for every disappointement » qu’ils martèlent sans cesse. Si en plus ils ont déjà tout prévu…

Le site de The Others

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