Afin d’en faire profiter tout le monde, on a regroupé les titres des deux EP déjà sortis en Angleterre par ce groupe mené par Lisa Moorish. Ce nom vous dit bien quelque chose non?


Décidément… A chaque fois, on se dit, « allez, c’est bon maintenant, l’année aura été riche en nouveaux groupes british, la relève des Libertines est là, arrêtons les frais. » On se le dit en chroniquant The Others, et puis voilà que débarque de nulle part (enfin, si, du même endroit, Poptones) Kill City. Les étiquettes collées sur la pochette attirent l’attention, un peu comme les « No cholesterol » et les « enrichi en votamines » sur les yaourts en somme…

Des arguments de vente affichés pour aguicher, Kill City en présente trois :

1 L’album sort chez Poptones, le label lancé il y a 5 ans par grand Alan Mc Gee, fondateur de Creation records, et découvreur d’Oasis, de Primal Scream ou de Jesus & the Mary Chain. Respect.

2 Un remix de « White boys brown girl » d’Andrew Innes, de Primal Scream. Respect.

3 Un titre, « Hooligans on E », écrit par Pete Doherty, alias The Libertines, mais aussi Babyshambles et/ou petit ami – it’s over they say – de Kate Moss. Resp… euh, non, mais enfin, vous avez compris.

Alors d’où vient cet énième groupe? Quatuor anglais donc, composé de la pétillante Lisa Moorish derrière le micro, de Pete Jones à la guitare, mais aussi de Nash la bassite (que l’on nous annonce comme une Kim Gordon n°2; mais après celle d’Autolux, déjà présentée de la sorte, on dira qu’il s’agit d’une Kim Gordon n°3) et Tom à la guitare. Formé en 2002, Kill City sera remarqué et hébergé par Alan Mc Gee, pour ensuite laisser déferler des singles imparables, tels ce popesque « Just like Bruce Lee », l’étourdissant « Strychnine » ou l’after punk « Hooligans on E », composé par Pete Doherty, connu à l’occasion de la tournée de leur premier EP, New York, en support-band des Libertines.

La voix de Lisa est multifacettes. Elle peut soit se faire encoutante sur les ballades, à la manière d’une Shirley Manson, soit bien énervée et sensuelle (« Sara », le titre éponyme), comme Cia Sora, la chanteuse de Whale (vous rappelez-vous le clip et le titre excellents de « Hobo Humpin’ Slobo Babe »? La version acoutique de « White boy brown girl », chantée par Zac (Special Needs) vaut le détour également. En clair, l’album est bon, et va chercher son inspiration dans toute la scène punk-rock actuelle.

Mais encore ? Si le nom de Lisa Moorish vous dit vaguement quelque chose, c’est que vous avez encore lu le dernier numéro de Closer dans les WC… En effet, elle est connue en Angleterre pour d’autres raisons, dont elle se serait bien passé : elle est la mère de Molly, sept ans, dont le père n’est autre que Liam Gallagher, à l’époque où il était pourtant marié avec la belle Patsy Kensit, mais aussi du petit Estile, 18 months, le fils de Pete … Doherty. Alors qu’elle aimerait ne plus y penser, l’harcellement incessant dont la presse-chiffon outre-manche est passée maître, on peut dire que The Sun ou de nouveaux venus comme Closer font leurs chous gras avec elle. L’ironie, dans toute cette histoire, c’est que cette demi-jamaïcaine aurait pu déjà avoir derrière elle une belle carrière dans la musique, section dance avec « rock to the beat » chez Jive records, ou « I’m your man » de Wham chez Go! discs, (avec George Michael dans les choeurs!), si elle ne dépensait pas tout sans compter, et si elle était plus sérieuse (ndlr : pas attirée par le premier rebelle venu). Une chose est sûre par contre, elle est considérée comme une early-adopter, ce qui veut tout simplement dire qu’elle sent toujours avant tout le monde qui va être « the talk of the town » section rock à l’avance. Et elle en fait les frais par la suite… Mais des gens comme Alan McGee disent à qui veut bien l’entendre qu’elle aurait fait une très bonne A&R manager…

On n’en parle pas dans la bio, mais Kill City fut également une chanson d’Iggy Pop. Il serait étonnant que ce soit un hasard non ?

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