Qui sera en haut de l’affiche cette année ? Sempiternelle question pointant le bout de son nez dès la fin novembre. Cela se déroule comme une cérémonie rituelle… on pense d’abord qu’il n’y a pas assez de matière, puis on croule rapidement sous les disques pour finalement aboutir aux concessions insupportables, faute de place (« merde, le Devendra… »), voire les oublis fortuits (c’était pas l’année dernière Arcade Fire ?). Finalement, toute la Pinkushion Team a rendu sa copie à temps et déjà quelques noms reviennent en écho : The National, Sufjan Stevens, José Gonzalez, Okkervil River, Sleater-Kinney, M.Ward… On vous laisse vous faire votre petite idée du podium… En attendant, bienvenue en séance de rattrapage.
Paul Ramone
– Okkervil River – Black Sheep Boy
Les vignettes dépressives baignées par Will Shef et ses matelots méritent la mutinerie d’urgence. A deux doigts du gouffre, ces Aguirre des temps modernes nous bouleversent.
– José Gonzalez – Veneer
Dans le sillon de Nick Drake et d’un José Feliciano, ce jeune songwriter nous transporte autour d’un cadre intimiste où les frissons de guitares baroques nous agrippent. Hypnotique et magistral.
– WHY ? – Elephant Eyelash
Un MC se prend pour Brian Wilson en élaborant de véritables pièces montées hip-pop. Et puis des « cils d’éléphant », quel étrange titre tout de même…
– New Pornographers – Twin Cinema
Troisième album du groupe vedette de Carl Newman et une formule qui tend à devenir redoutable. Cette pop délurée et inventive est tout simplement un must.
Wolf Parade – Apologies to the queen Mary
La nouvelle sensation canadienne pratique un rock qui ne regarde pas dans le rétro mais plutôt droit devant avec des lunettes téléscopique. Aussi imprévisible qu’une tornade et donc une bouffée d’air frais.
– The Clientele – Strange Geometry
Un trio érudit, doué pour fignoler des mélodies inoubliables où les arpèges se font nobles. L’expression n’a jamais été aussi juste : The Clientele est roi.
– Futureheads (The) – The Futureheads
Déstructuré et claquant, ce combo à guitare existentialiste déploît la puissance de Wire couplée à des harmonies a capella de Kate Bush et la classe de The Jam. Jubilatoire.
– Idaho – The Lone Gunman
Depuis 15 ans, le solitaire Jeff Martin continue de dessiner les frontières de son territoire sonore, unique et inouïe, avec toujours quelques bouleversantes sadsongs. Crucial.
– Sébastien Schuller – Happiness
Le coup de coeur de l’année est un français. Du haut de son parisien, Seastien Schuller construit des mélodies enneigées
– M. Ward – Transistor Radio
Folksinger d’une justesse incomparable, Matt Ward nous donne des leçons d’histoire tout en développant sa propre dramaturgie accompagné de sa six-corde. Une onde à l’étendue universelle.
et aussi…
–Early Days Miners – All harm Ends Here
–Warlocks – Surgery
–White Birch – Come Up For Air
–Franz Ferdinand – You Could Have It So Much Better
–Rogue Wave – Descended Like Vultures
–Sleater-Kinney – The Woods
–Ambulance LTD – Ambulance LP
–Queens of the stone age – Lullabies to paralyze
–Sigur Rós – Takk
–Spoon – Gimme Fiction
–Editors – The Back Room
–Coldplay – X & Y
Alternative made in France : Acetate Zero – Crestfallen
Séquence nostalgie :
House of Love – Days Run Away
Echo & The Bunnymen – Siberia
Posies – Every Kind Of Light
Paul McCartney – Chaos And Creation In The Backyard
Lettre adressée au père Noël :
Rééditions intégrale des albums des Feelies, dB’s, Wrens et Robyn Hitchcock.
Un coffret retrospectif du label Flying Nun
Miracle Legion – Me and Mr Ray (rééditon Deluxe)
Pacific ocean blue – Dennis Wilson et American Spring (rééditon Deluxe)
Merci d’envoyer à l’adresse de la rédaction (j’ai été très sage cette année)
Laurent
Des femmes, des femmes, et encore des femmes, c’est ainsi que pourrait se résumer en quelque sorte cette année. Un très grand cru en tout cas.
Son album, et son spectacle, ont mis un joli coup de fouet dans le vivarium de ce que l’on appelle la chanson française, poussant les frontières et balayant tout sur son passage.
– Fiona Apple – Extraordinary Machine
Ce disque, plus que les précédents, semble si bien correspondre en tous points au plumage de la belle. A-Mou_reux!
– Françoiz Breut – Une saison volée,
La délicatesse de ses mélodies, la mélancolie de ses textes, la finesse des arrangements, la sobriété des ambiances…
– Sinéad O’Connor – Throw donw your arms
Grâce à ce disque, le reggae repend du poil de la bête et injecte un vent nouveau – féminin – sur un genre qui prend un peu trop la poussière ces derniers temps.
– Leela James – A change is gonna come
Le R & B a un nouveau nom. Tout simplement.
Mention spéciale enfin pour Sir Alice.
Des hommes aussi :
– Zita Swoon – Camera Concert/A band in a box
Stef Kamil Carlens, entouré des trois soeurs Glijsels, offre un disque sublime.
Le side-project de Chino Moreno offre la limpidité et la sonorité du crystal, à savoir puissance et volupté.
Les deux New-Yorkais montrent, aux côtés de LCD Soundsystem, que la scène dance new yorkaise est la plus avant-gardiste des années 00.
– Gang Of Four – Return the gift
Le groupe qui a inspiré tant et tant de groupes actuels dans le vent a bien fait de ré-enregistrer les meilleurs titres de ses débuts. Incontournable.
I was having a secret meeting in the basement of my brain…
mais aussi :
Audio Bullys,Autolux, Bloc Party, The Rakes, Editors, Oceansize, LCD Soundsystem, Kate Bush, Doves, Gorillaz , Hooverphonic , I Am Kloot , Supergrass, Dandy Warhols, The Warlocks ,Black Rebel Motorcycle Club , Daniel Hélin , Thievery Corporation , Nine Inch Nails.
Concerts « j’étais content d’être là » : Camille, The National et I Am Kloot aux Nuits du Botanique, Nine Inch Nails et Thievery Corporation à Werchter, Polyphonic Spree, The Magic Numbers, The National, Fisherspooner au Pukkelpop, Daniel Hélin et The National au Bota.
Concerts « mais qu’est-ce que je fous là? » : Supergrass au Bota, Archive au Cirque Royal, Pixies au Pukkelpop.
Déception de l’année : dEUS
Freduti
– Okkervil River – Black Sheep Boy
Issu de l’exigeante écurie américaine Jagjaguwar, la bande à Will Sheff confirme le talent entretenu depuis leur deuxième album Don’t fall in love with everyone you see à construire des pépites aigres-douces. Assurément l’album de l’année.
– Black Rebel Motorcycle Club – Howl
Après l’électricité des deux premiers albums, le trio nous sert un blues folk aux allures d’écorchés vifs qui leur sied parfaitement. A recommander chaudement!
– Serge Teyssot-Gay & Khaled Al Jaramani – Interzone
Les guitares abrasives du guitariste de Noir Desir soumises aux variations harmoniques de l’oud du syrien Khaled Al Jaramani donne un album tout en complicité et spontanéité. Fascinant!
– Stuart Ashton Staples – Lucky dog recordings 03-04
Premier essai solo transformé pour le chanteur des Tindersticks. A ranger entre Beth Gibbons et Karen Dalton.
Le branleur Mc Culloch peut être fier de sa carrière rarement décevante.
Lorsque les radios seront débarrassées des contraintes commerciales imposées par les annonceurs, on entendra à longueur de journée des chansons comme celles qu’écrit un certain Matt Ward.
– Romain Humeau – L’éternité de l’instant
L’album rock français de l’année signé un admirateur du regretté 16 Horsepower.
– Jack The Ripper – Ladies First
Les allergiques de la pop made in France devraient jeter une oreille sur ce troisième album. A coup sûr, ils réviseront leur jugement.
– Devendra Banhart – Cripple crow
On attendait le troubadour avec un folk pleurnicheur, il nous surprend par un album aux arrangements diaphanes. Agréable surprise.
– Washington – A new order rising
Entre Radiohead et Coldplay, un groupe de norvège dessine les bases d’une carrière prometteuse.
Certains n’y ont vu que prétention, d’autres une inspiration qui s’essouffle alors que Pocket revolution reste le meilleur album des belges à ce jour.
– New Pornographers – Twin Cinema
Doit-on encore présenter la bande à Carl Newman et dire qu’ils bâtissent des ponts entre ce qui se fait de mieux en terme de pop songs.
– Tom McRae – All maps welcome
L’anglais bien que parti vivre un jour à Sao Paolo, un autre à Los Angeles a toujours le blues et fait pleurer ses chansons avec passion. Comment rester insensible?
Le quintet américain s’habille en croco et mange tout sur son passage. Brio et maestria.
– Antony & The Johnsons – I am a bird now
Sorti entre décembre 2004 et janvier 2005, le deuxième album d’Antony ne nous a pas quitté de l’année. Une voix et des arrangements pour coeur sensible.
Midnight Choir séparé, on se consolera avec le Johnny Cash norvégien.
– Esbjörn Svensson Trio – Viaticum
Depuis déjà ses trois derniers albums, le trio EST survole le jazz avec panache et perfection. A rapprocher des français Belmondo/Yusef Lateef et leur album aux couleurs jazz suaves Influence.
– Lenine – Lenine In Cité
Le brésilien réunit dans ses disques et performances scéniques toute l’énergie et la culture d’un pays trahi par un chef d’état qui a oublié entre temps d’où il venait.
– Rabih Abou-Khalil, Joachim Kühn, Jarrod Cagwin – Journey To The Centre Of An Egg
Lorsque le jazz rencontre la world, le voyage est passionnant.
– Ali Farka Touré & Toumani Diabaté – In the heart of the moon
Deux géants de la musique africaine réunissent leur savoir-faire pour un duo tout en apesanteur.
-Parmi de nombreux concerts de belle tenue, j’en retiens un qui réunit un grand et un futur-grand: U2 & Arcade Fire surtout pour leur reprise phénoménale du « Love will tear us apart » de Joy Division
FF
2005 = 10 + 15
1- Wayne Shorter – Beyond the Sound Barrier
Parmi les musiciens encore vivants qui ont inventé le jazz moderne, Wayne Shorter est un des plus prolifiques et inspirés. Pour preuve encore ce bouillonnant live, exceptionnel vivier de sons, d’idées et d’émois pour l’auditeur. Immense.
La pop-folk alambiquée du génial Stevens se magnifie de disque en disque. On frise ici le chef-d’oeuvre.
3- Lightning Bolt – Hypermagic Mountain
Une claque ! L’Album de rock (très énervé) qui laisse loin derrière lui toute la concurrence du moment. Remué de fond en comble le genre en perd le nord, plongé dans un sidérant magma d’influences trangressées, qui vont du free jazz aux motifs répétitifs de l’électro. La partouze sonore de l’année !
4- Belmondo/Yusef Lateef – Influence
Deux frères rendent un vibrant hommage et invitent à jouer une (autre) figure emblématique du jazz moderne. Un dialogue libre, supsendu, impressionniste qui convoque autant Shorter que Fauré ou Debussy.
5- Charles Lloyd – Jumping the Creek
Après un mémorable hommage au batteur Billy Higgins, le saxophoniste signe de nouveau un de ses disques les plus aboutis, entre lyrisme coltranien et romantisme aigre-doux. Combinaisons multiples et richesse mélodique font le reste.
Une jungle sonore inouïe et sensorielle dans laquelle il fait bon se perdre et s’abandonner.
7- Smog – A River Ain’T Too Much To Love
Un des sommets de la riche discographie de Bill Callahan, et un futur classique.
8- Nick Castro – Further from Grace
Parmi les nouveaux venus de la scène folk, Nick Castro est un des plus prometteurs, aussi doué pour les arrangements complexes que pour chanter des chansons simples et poignantes.
9- Jack Rose – Kensington Blues
Le meilleur disciple de John Fahey est en passe de se hisser au niveau de son maître.
En transformant une commande (la BO d’un jeu vidéo) en oeuvre personnelle, sorte de fresque sonore électro-acoustico-cinématographique, le brésilen réinvente son art et impressionne.
et aussi…
– Six Organs Of Admittance/August Born – School of the Flower
– The Sugarplastic – Will
– Keith Jarrett – Radiance
– Sleater-Kinney – The Woods
– James Blood Ulmer – Birthright
– William Parker Quartet – Sound Unity
– Antony and the Johnsons – I Am A Bird Now
– Deerhoof – The Runners Four
– Josephine Foster – Hazel Eyes, I Will Lead You
– Paul McCartney – Chaos And Creation In The Backyard
– The Mountain Goats – The Sunset Tree
– Patrick Watson – Just Another Ordinary Day
– Vinicius Cantuaria – Silva
– Clap Your Hands Say Yeah ! – Clap Your Hands Say Yeah
– Currituck Co. – Sleepwalks in the Garden of the Deadroom
5 Découvertes :
– José Gonzalez – Veneer
– Lau Nau – Kuutarha
– Bertrand Belin – Bertrand Belin
– Hanne Hukkelberg – Little Things
– Caroline Martin – I Had A Hundred More Reasons To Stay By The Fire
5 Rééditions :
– Path Metheny/Ornette Coleman – Song X
– John Coltrane – Live at the Half Note
– Lula Côrtes E Zé Ramalho – Paêbiru
– Robert Wyatt & Friends – Theatre Royal Drury Lane 8th September 1974
– Marc Brierley – Autograph of Time
VLAD
1-Antony & The Johnsons – I am a bird now
Une voix androgyne, élevée au gospel, des complaintes impudiques de toute beauté, une brochette d’invités prestigieuse… le coup de coeur de l’année.
2-Morrissey – Live at the Earl’s Court
Le retour du crooner romantique vieillissant. Entouré d’un groupe impeccable, Morrissey chante mieux que jamais. Une leçon magistrale de pop rock à l’anglaise. Séquence nostalgie…
3-Arab Strap – The Last Romance
Des mélodies d’une grande force, une production rock énergique noyée de cordes mélancoliques et de basses lourdes. Certainement leur meilleur album à ce jour.
4-Andrew Bird – The Mysterious Production of Eggs
En construisant des petits édifices symphoniques merveilleusement catchy, Andrew Bird est l’élève doué de cette promotion 2005. Mention spéciale.
5-Sons and Daughters – Repulsion Box
Un concentré de rock’n roll pur jus sans le côté artificiel d’une production gonflée à l’hélium. Nerveux et concis, ces garçons et filles affichent une sacrée personnalité qui n’est pas s’en rappeler celle des Yeah Yeah Yeah’s.
6-Thee Silver Mount Zion Memorial Orchestra – Horses in the Sky
Plus de chant, moins d’aridité, la musique de Silver Mount Zion gagne en supplément d’âme. Du post-rock brut mais céleste.
7-Micah P. Hinson and The Gospel of Progress
La lumière de la rédemption éclaire ce disque d’alt-country et adoube un songwriter au lyrisme cabossé, doté d’une voix rugueuse à faire frémir.
8-M. Ward – Transistor Radio
Comme John Fahey, M Ward appartient à la catégorie de ses musiciens encyclopédistes qui connaissent sur le bout des doigts le répertoire populaire nord-américain. Un voyage dans le temps avec un esthète de la six cordes.
9- Zita Swoon – A Song about a girls
Cousin de Deus, Zita Swoon trace une route personnelle dans un genre pop bluesy baroque à souhait. Du bel ouvrage superbement orné par des harmonies vocales subtiles et des textes poétiques gentiment décalés.
10- Sage Francis – A Healthy Distrust
Particulièrement en verve, ce MC américain nous livre un disque de hip hop énergique et foisonnant qui n’oublie pas ses racines rocks et blues en route. Et puis, il y a un titre co-signé par Will Oldham !
Syd
10 – Spoon – Gimme Friction
Dans la logique continuation de « Kill the Moonlight », le dernier Spoon, mais s’il n’est pas leur meilleur, demeure un tres bon album.
9 – Fiery Furnaces – EP
Apres le fulgurant Blueberry Boat, les Fiery Furnaces delivrent une galette plus accessible pour le commun des mortels, avant de les derouter a nouveau avec le tout recent « Rehearsing My Choir ».
8 – LCD Soundsystem
C’est le disque groovy de l’annee. Le DJ/producteur New Yorkais fait mouche avec ce premier essai electro qui decoifferait votre grand-mère.
7 – Okkervil River – Black Sheep Boy
Quand on l’ecoute, on se dit : « Qu’est ce que c’est beau ! Qu’est ce que c’est propre ! » Des chansons a pleurer, ce fut une des tres bonnes decouvertes de l’annee.
6 – The Rakes – Capture / Release
Loin devant Bloc Party et leur CD mediocre, loin devant le dernier Franz Ferdinand, loin devant les fanfarons de Maximo Park, VHS or Beta…. The Rakes sont des punks, des vrais… Et ca fait plaisir !
5 – Deerhoof – The Runners Four
Le dernier Deerhoof contient des morceaux d’anthologie. Ce coup-ci, on a droit a ving titres, et c’est toujours aussi excitant, amusant, delirant… Bref, jubilatoire. Le guitariste de Deerhoof est un des plus creatifs du moment (avec Johnny Greenwood, et le guitariste des Unicorns).
4 – My Morning Jacket – Z
Cet album hante, bourre d’excellentes references mais sans jamais les piller, est clairement l’un des gros albums de l’annee.
3 – Queens of the Stone Age – Lullabies to Paralyze
Amputes de deux elements vitaux, les QOTSA revienne, et Josh Homme prouve qu’il est toujours notre homme. Meme s’il n’egale les somptueux Rated R ou SOngs for the Deaf, cet album est excellent, et prouve que le stoner rock a encore de l’avenir.
1 ex-aequo – Art Brut – Bang Bang Rock and Roll
Voici enfin le groupe qui enfonce toute la clique Bloc Party-Kaiser Chiefs-Maximo Park et co, qui sucaient jusqu’a la moelle le revival du post rock asaisonne a toutes les sauces. S’inspirant des TV Personnalities, de The Fall ou encore de Gang Of Four, Art Brut sort la un album groovy, rythme a mort, marrant… Bref, un des deux albums de l’annee
1 ex-aequo – Clap Your Hands Say Yeah! – s/t
L’autre groupe de l’annee, auteur d’une paire de chansons devastatrices. Arme d’un leader a la voix totalement hors du commun, et precede d’une sacre hype, CYHSY cartonne partout, faisant une excellente synthese du meilleur du rock et apportant sa petite touche perso.
Sheldrake
1. The Arcade Fire, Funeral
2. The White Stripes, Get Behind Me Satan
3. Franz Ferdinand, You Could Have it So Much Better
4. Echo&The Bunnymen – Siberia
5. New Pornographers – Twin Cinema
6. Idaho – The Lone Gunman
7. Paul McCartney, Chaos and Creation in the Basement
8. The Clientele – Strange Geometry
9. Death Cab for Cutie, Plans
10. Coldplay, X & Y
Denis
1 Dogs – Turn Against This Land
2 Bloc Party – Silent Alarm
3 System Of A Down – Mezmerize/Hypnotize
4 Babyshambes – Down In Albion
5 Franz Ferdinand – You Could Have It So Much Better
6 Sigur Rós – Takk
7 Nine Inch Nails – With Teeth
8 Team Sleep – Team Sleep
9 65 Days Of Static – One Time For All Time
10 Nada Surf – This Weight Is A Gift
11 Scum – Gospels For The Sick
12 Test Icicles – For Screening Purposes Only
13 Supergrass – Road To Rouen
14 Nine Black Alps – Everything Is
15 John Frusciante – Curtains
16 Queens Of The Stone Age – Lullabies To Paralyze
17 Pennywise – The Fuse
18 Brakes – Give Blood
19 Yourcodenameis:milo – Ignoto
20 Pennywise – The Fuse