C’est ce qu’on appelle avoir une troisième vie. These Were The Earlies, petite merveille de pop psychédélique, est un disque qui date de 2004. Mal distribué en Angleterre (via WEA), c’est finalement le prestigieux label Secretly Canadian aux Etats-Unis qui décide voilà un an de lui donner une seconde chance. Alors que celui-ci bénéficie désormais d’une distribution française via EMI, le texan John Mark Lapham et le mancunien Giles T. Hatton, noyau historique du groupe, ont ainsi fait le déplacement sur Paris pour nous parler de ce disque un peu lointain pour eux.


On sent que ce sympathique duo est à accaparé par leur prochain et véritable premier album, déjà presque terminé et prévu d’ores et déjà pour le courant de l’année. Malgré un disque vieux de 2 ans, nos amis replongent néanmoins volontiers dans cette collection de singles distribués en catimini et rétravaillés sur le disque ci-présent. Au gré des questions, nous avons affaire à de vrais passionnés, d’une gentillesse confondante, se plaisant à conceptualiser leur musique, dont ils connaissent les moindres recoins. Mais d’où peuvent bien donc venir ces extraterrestres ?

John Mark Lapham : Je vis actuellement au Texas, mais j’ai vécu en Angleterre pendant 12 ans et demi. J’ai rencontré Giles il y a longtemps à Manchester. Il y a deux ans, nous avons commencé à faire de la musique ensemble, puis deux autres membres se sont greffés au projet : Christian Madden (clavier) a été le suivant. Brandon Carr (chanteur) nous a rejoint réellement que deux ans plus tard.

The Earlies est un collectif de musiciens anglais et américains. Comment avez-vous formé le groupe ? Ça a l’air assez compliqué si l’on se fie à la biographie du label…

Giles T. Hatton : Et bien, ce n’est pas que c’est une histoire si compliquée, c’est juste que ce n’est pas aussi intéressant qu’on pourrait le penser… On s’est rencontrés à cause d’un incident… Je travaillais à l’époque dans un studio à Manchester et j’ai « accidentellement » renversé une canette de bière sur une table de mixage, très très chère. John Mark m’a sauvé les fesses et m’a aidé à arranger la situation.

John Mark Lapham : Cela a pris un sacré temps pour récupérer les enregistrements vidéo témoins du studio. Bizarrement, les bandes fonctionnaient au ralenti et il était impossible de les visualiser (rires…). Des milliers de pounds d’équipement ont été détruits, on a limité les dégâts. C’est ainsi que nous sommes devenus amis. A ce moment-là, nous ne pensions pas entamer une collaboration quelconque. Giles travaillait avec un autre groupe et je faisais de la musique de mon côté. Nous sommes tous deux plutôt des hommes de studio, on aime enregistrer et travailler sur ordinateur. Christian est plus un pianiste de formation classique, il est très doué pour écrire des arrangements de cordes. Lorsqu’il nous a rejoint, nous avons commencé à mesurer le potentiel de travailler ensemble, car il est capable de maîtriser l’écriture classique, même s’il est vrai qu’éventuellement nous essayons d’expérimenter également avec des éléments électroniques. Avec Brandon, nous avons commencé à travailler de manière très simple. J’ai juste suggéré qu’il rajoute quelques vocaux et il est parvenu à un résultat formidable. Quelques années plus tard, il nous a rejoint en Angleterre et rencontré le reste du groupe.

The Were The Earlies n’est pas exactement un album, mais plutôt une compilation de vos Eps écoulés de manière indépendante.

Giles T. Hatton : Oui… Initialement, nous avions sorti quelques singles de manière artisanale en Angleterre, au format 7-inch. Il y avait quelques chansons dessus qui n’utilisaient pas de batterie, mais plutôt des boîtes à rythmes, le son était vraiment affreux. A l’époque on ne pouvait se payer que des ordinateurs pourris. Finalement, nous avons abouti à un travail plus « organique » lorsque nous avons signé. Puis quand nous avons eu l’opportunité de retourner en studio, nous avons retravaillé plusieurs chansons, afin d’améliorer le son. En vérité, ce disque est et n’est pas une sorte de compilation. Il y a plusieurs chansons qui traînaient là depuis un bon bout de temps et d’autres que nous avions sorties avant. Certaines chansons parues sur 7-inch sont carrément différentes.

John Mark Lapham : Nous n’avions pas vraiment en tête de sortir un album avec une idée très précise sur le concept avec un début et une fin. Dans notre esprit, c’est toujours une sorte de premier album « artificiel ».

Ce n’est plus très courant de voir des groupes sortir des Eps vinyles et 7-inch, excepté dans le circuit indépendant. C’est un peu un état d’esprit qui se rapproche des années 60, non ?

Giles T. Hatton : Oui. Dans notre cas, nous savions exactement ce que nous voulions. Notre ambition était d’être un groupe à disques, faire de la musique pour des albums, cela a toujours été notre objectif. John Mark et moi sommes de gros consommateurs de musique, nous achetons beaucoup de disques. Notre seule ambition était de voir notre disque dans les magasins de disque avec nos noms dessus. Nous étions vraiment fiers de ce que nous avions fait – on adore vraiment notre disque – mais nous pensions que cet album ne bénéficiait pas de la reconnaissance qu’il méritait.

John Mark Lapham : Je pense que c’est aussi un peu nouveau pour nous tout ça. Cela aurait été très dérangeant de continuer d’essayer d’envoyer nos démos partout et n’importe comment ou d’inviter des gens à venir nous voir. En même temps, nous ne sommes pas des pro-actifs, nous voulions juste sortir notre album. Si quelque chose se passe tant mieux, mais si ça ne marche pas, ça nous va aussi. Tu comprends, on a utilisé nos propres deniers pour enregistrer cet album. Le message que je veux faire passer, c’est que j’encourage n’importe qui à démarrer quelque chose par ses propres moyens, démarrer lentement et construire quelque chose petit à petit. Il faut commencer par là, c’est la meilleure école. Tu vois ces « indie bands », très commerciaux, qui doivent jouer tout le temps, ce n’est pas trop notre truc. Tout d’abord parce que nous n’avions jamais fait de concerts avant l’album.

Vous n’aviez jamais fait de concert avant la sortie de l’album ?

Giles T. Hatton : Non, non, vraiment.

John Mark Lapham : Enfin, nous avons fait quelques concerts en mars, mais l’album était terminé.

Giles T. Hatton : c’est vrai, l’album était terminé, nous cherchions en fait un deal. La vérité c’est que nous ne voulions pas nous retrouver avec deux gars sur une scène et nos ordinateurs portables. Je n’aurai jamais voulu m’écarter de ce genre de musique. Personnellement, nous voulions créer une véritable expérience live, différente de ce que nous proposions sur l’album. Nous avons été signé, nous avons ensuite réalisé que nous pouvions explorer quelque chose de nouveau, avec une dizaine de musiciens sur scène, d’une manière plus engagée dirons-nous.

Au vu des nombreux arrangements et de sa production assez travaillée, je me demandais s’il était compliqué de réinterpréter votre disque sur scène ?

Giles T. Hatton : Pas autant qu’on pourrait le penser. Au départ, nous étions terrifiés à l’idée de monter sur scène pour jouer cet album, on s’interrogeait constamment sur ce qui allait fonctionner, ou comment cela allait marcher, etc… Mais Christian, Brandon et les autres musiciens étaient tellement fantastiques, ce sont d’étonnants musiciens. Vraiment, tout s’est imbriqué très rapidement une fois que nous avons commencé à répéter ensemble. Pour les premiers concerts, nous n’avions répété que quatre jours.

John Mark Lapham : L’implication de Christian a été encore une fois phénoménale. Giles et moi n’avons pas vraiment d’expérience de ce côté-là, nous sommes plutôt des rats de studios, plus intéressés par la production. Christian suggérait tout le temps des nouvelles idées de cordes ou faire ceci, ou adapter une chanson sous cette clé… On était un peu largués ! … (rires)

Giles T. Hatton : Les concerts sont vraiment différents. C’est bien plus rocky, Brandon est un grand fan de Metallica. “Don’t Worry kids !” Il n’y a pas de soli de guitares interminables, on se considère plus comme un groupe psychédélique. Sur disque, nous voulions vraiment pousser au maximum l’approche sonique, c’est vraiment un disque qui s’écoute au casque. On a passé énormément de temps au mixage, ou à coordonner les textures. Pour les concerts, certains passages du disque ne pouvaient tout simplement pas fonctionner.

Vous produisez également d’autres groupes comme Micah P. Hinson, Leona Ness… Est-ce que vos expérimentations avec ces groupes se répercutent sur les disques des Earlies.

Giles T. Hatton : Absolument, cela fait partie du processus d’apprentissage. Evidemment, nous devons nous adapter aux personnalités avec qui nous travaillons et cela nous permet d’explorer d’autres univers. Beaucoup de productions que nous avons réalisées sont plutôt organiques, on travaille beaucoup avec des musiciens live. Sur les albums des Earlies, bien que nous travaillons aussi avec des musiciens, notre musique est à base d’ordinateurs. Par contre, les compositions que nous sommes en train d’enregistrer pour le prochain album évoluent davantage vers cet aspect organique. Donc, je pense effectivement que nous apprenons de nos expériences parallèles, en bien ou en mal, je ne pourrai pas te le dire par contre !

Est-ce que vous avez davantage expérimenté avec vos démos ou bien lorsque vous avez réenregistré vos chansons ?

Giles T. Hatton : A vrai dire, nous n’avons jamais vraiment fait de démos. Nous avons toujours travaillé sur une matière avec laquelle nous pensions être arrivés au bout du processus de création. Une grande partie de ces chansons ont été publiées en single. Nous n’étions limités qu’en termes de moyens auxquels nous avions accès.

John Mark Lapham : Ces chansons nous ont pris énormément de temps, nous étions constamment en train d’ajuster le travail, sans compter que nous changions de temps à autre de jobs… Généralement, on travaillait sur une seule chanson jusqu’à ce qu’elle soit terminée. On allait en studio, puis on attendait que le label nous donne un peu d’argent pour y retourner, ça prenait un temps monstre. Certaines chansons ont pris six mois pour être terminées. Maintenant, on travaille sur le prochain album et c’est un peu plus facile en terme d’organisation et de temps. On avance un peu plus vite.

Que nous réserve alors ce nouvel album ?

John Mark Lapham : Les gens vont finir par être écoeurés par nous à force de sortir tant de disques. On ne le fera plus promis !

Giles T. Hatton : Ce sera très country-karaoke ! (rires).

John Mark : Les sons sont davantage en mode mineur, l’album est un petit peu plus sombre que celui-ci.

Giles T. Hatton : Ce n’est pas forcément rock, mais les beats sont plus lourds, les vocaux aussi parfois plus silencieux.

Je pense qu’on peut vous qualifier de groupe pop, mais en même temps, en écoutant These Were The Earlies, j’ai beaucoup pensé à Rock Bottom, pour ses ambiances éthérées, très calmes.

Giles T. Hatton : Oui, je vois où tu veux en venir. Rock Bottom est pour moi un album dévasté. C’est le disque d’un homme malheureux, qui contient beaucoup de tension émotionnelle. L’album de The Earlies n’est pas un disque désespéré, on n’emprunte pas vraiment le même chemin.

C’est vrai vos textes sont plus naïfs.

Giles T. Hatton : Absolument. John Mark est responsable des textes sur l’album. Beaucoup de ses textes sont inspirés de l’enfance, l’innocence, avec quand même un côté sombre parfois. Cet album contient une part d’innocence et une part d’ombre.

John Mark Lapham : J’espère que les gens peuvent se connecter de n’importe quelle manière avec le disque, que ce soit par les vocaux ou bien l’ambiance des chansons… Nous essayons de simplifier notre message afin que certains sentiments soient ressentis par le maximum de personnes qui écoutent notre disque.

Giles T. Hatton : Le truc c’est que nous avons délibérément entrepris de réaliser un album pop. Nous voulions faire un disque qui serait accepté par les gens. John Mark et moi faisions auparavant une musique qui était prioritairement assez avant-gardiste, très expérimentale et dure à écouter. Nous sommes influencés par beaucoup de musiques comme ça. On voulait faire un disque de pop tel qu’on en faisait avant, via les Beatles, les Beach Boys, les Kinks. C’était une musique progressive, tous ces groupes de l’époque exploitaient la technologie disponible pour faire des albums. Il y avait dans ces disques des sons qu’on n’avait jamais entendus auparavant. C’est ce genre d’attitude qui nous influence et pas nécessairement leur musique. Nous voulons faire de la pop music intéressante, voilà. Et les gens ne font plus cela de nos jours.



John Mark Lapham :
Nous ne voulions pas faire un album hommage aux sixties, ni même aux seventies ou nineties. On ne voulait pas exploiter tous ces vieux clichés des albums psychédéliques. Certains groupes qui idolâtrent Abbey Road veulent le même équipement et les mêmes techniques d’enregistrement. Nous avons toujours été contre ça et on utilise toute la technologie qui est à notre portée pour créer notre musique.

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Puisque vous semblez plutôt pro en la matière, est-ce que trop expérimenter peut s’avérer un piège ?

John Mark Lapham : Je ne sais pas, ça dépend vraiment. Je pense que de toute manière, expérimenter c’est prendre un risque. Et on n’aboutit pas à quelque chose d’excellent sans prendre de risques. Lorsque j’écoute notre prochain album, je pense que ce n’est pas ce que les gens attendent : C’est moins lisse, moins amical en terme de pop radio, bien que nous ayons encore quelques morceaux de cet acabit. Les choses sont simplement moins entraînantes et sympathiques que sur These Were The Earlies. Nous avons pris un risque en choisissant cette option, mais nous sommes vraiment contents du résultat, et c’est très important.

Giles T. Hatton : Le fait aussi que nous ayons un excellent label qui nous encourage dans la direction que nous avons choisie est très important. Personne ne nous a dicté quelle direction prendre ou comment nous devions sonner. Je connais certains groupes dont la relation avec le label s’est transformée en véritable cauchemar à cause de ça. Ce second album a fonctionné de la même manière que le premier, on nous a laissé une paix royale.

Donc signer avec EMI, c’est plutôt cool ?

Giles T. Hatton : Et bien, l’album était déjà terminé lorsque nous avons signé chez eux. En Angleterre, nous avons signé chez Warner. Pour le prochain album, nous n’avons encore aucun deal (sourire).

John Mark : Nous avons un accord vraiment étrange en Angleterre, nous sommes dans une sous-branche de Warner. Le disque est sorti là-bas il y a presque un an. Dans nos esprits, ce disque est déjà vieux d’un an.

Etes-vous toujours chez Secretly Canadian aux Etats-Unis ?

Giles T. Hatton : Oui, toujours. Ils sont vraiment fantastiques, la plupart des groupes signés sur ce label sont géniaux. C’est vraiment un privilège de faire partie d’un des meilleurs labels américain.

En revenant sur The Were The Earlies, il y a beaucoup d’harmonies qui rappellent énormément les Beach Boys. Est-ce qu’on peut voir cela comme un hommage aux garçons de la plage ?

Giles T. Hatton : On adore les Beach Boys.

John Mark Lapham : Je sais que Brandon, responsable des harmonies vocales, possède un de leurs albums. J’essaie personnellement de me préserver de l’influence des Beach Boys, que j’aime beaucoup par ailleurs, mais dont l’impact peut être écrasant. Lorsque nous enregistrions l’album, je ne pense pas que nous avions en tête de rendre hommage aux Beach Boys, mais plutôt faire notre propre truc. Il s’est simplement avéré que le résultat des harmonies vocales était super et nous l’avons conservé.

Giles T. Hatton : Brandon n’est pas un fan ultime des Beach Boys, mais il a certainement été marqué par leur influence. Il adore la musique américaine « middle of the road », des choses comme les Eagles, Crosby Stills Nash & Young, beaucoup de country rock aussi. Tous ces groupes ont été influencés par leurs harmonies. Personnellement, je suis un très grand fan, et j’étais plus qu’heureux lorsque j’ai entendu ces vocaux sur notre disque. On encourage ce genre opportunité.

John Mark Lapham : Tu aimes bien les Beach Boys ?

Plutôt, oui.

John Mark Lapham : Quel est ton album préféré ?

En ce moment, j’aime beaucoup Sunflower.

Giles T. Hatton : Excellent album. Je pense que de mon côté mon album préféré demeure Friends.

John Mark Lapham : Moi j’aime bien Surf’s Up.

Et que pensez-vous de la nouvelle version de Smile ?

Giles T. Hatton : Je l’aime bien, je trouve que c’est très bon. Je suis un grand fan des Beach Boys, pour moi ça sonne comme un album fantastique. Peut-être qu’il y a quelques détails qui laissent à penser que cela aurait pu sonner différemment à l’époque. La voix de Brian Wilson n’est pas pareille, mais son groupe a fait un travail fantastique avec les harmonies et les arrangements. C’est fantastiquement structuré et arrangé.

Quel album aviez-vous à l’esprit au moment de rentrer en studio ?

Giles T. Hatton : L’album que nous écoutions beaucoup durant l’enregistrement était Song Cycle de Van Dyke Parks. Pas vraiment en terme de grosse influence, mais plutôt pour les structures. C’est un disque classique et à la fois très psychédélique. En même temps, j’écoutais beaucoup de musique électronique, Mouse on Mars… ou du jazz.

John Mark Lapham : J’écoutais beaucoup d’albums à ce moment-là : Lifeforms par Future Sound Of London, par c’est un groupe électronique. Peut-être aussi Abbey Road des Beatles et This Mortal Coil chez 4AD. Je pense que j’avais toujours à l’esprit ces trois albums lorsque nous travaillons sur The Earlies. Je voulais composer quelque chose d’assez émotionnel et à la fois mélancolique, comme This Mortal Coil. Je voulais faire un monstrueux et magnifique disque psychédélique, comme Abbey Road. Et enfin un disque étrange et abstrait comme… Future Sound of London. Ces trois parties constitueraient l’album parfait, enfin pour moi, c’est ce que j’aspire à créer.

Enfin, quels sont vos 5 albums favoris ?

JM ( No Order) :

Consequences – Godley & Crème

Lifeforms – Future Sound Of London

N’importe quel album de This Mortal Coil

A Passage In Time – Dead Can Dance

Head – The Monkees

Giles T. Hatton :

Charles Mingus – Black Saint & Sinner Lady

Neu – Neu 3

Iggy & The Stooges – Funhouse

Van Dyke Parks – Song Cycle

United States of America – United States of America

-Lire également The Earlies – These Were The Earlies


The Earlies en tournée française :


LE 15/02 A POITIER AU CONFORT MODERNE

LE 16/02 A LILLE AU GRAND MIX

LE 17/02 A SAINT MALO / LA ROUTE DU ROCK

LE 21/02 A BREST AU VAUBAN

LES 22 ET 23 FEVRIER A PARIS / LA FLECHE D’OR