Nous tenons déjà avec Tiga le dancefreak de 2006 : trémousse-toi, frétille, gigote, bouge tes hanches, shake your ass baaaaaaaby!


Tiga, de son vrai nom Tiga Sontag, n’est pas, comme on pourrait le croire, germanique. C’est le passeport canadien qu’il présente aux douaniers quand il prend l’avion. Ce DJ et patron de label (Turbo Records), arborant une tête de numero uno à la star ac avec ses bretelles Mickey Mouse (clin d’oeil à son compatriote  » Mickey Mouse Mothafucker » Mocky ?) sort un album après 10 ans de bons et loyaux services à autrui. Le fait qu’il vienne du pays de l’érable n’étonne plus. En effet, à côté du précédemment cité ou du duo Chromeo, le pays des grandes plaines froides nous a habitués à la disco la plus kitsch, humour compris (regardez la pochette…).

Histoire de mettre toutes les chances de son côté, Tiga a décidé de ne sortir son album, dans un premier temps, que chez lui, sur son label, et en Europe. C’est ensuite seulement, une fois le fer chaud, après avoir foulé le sol du vieux continent et de l’Amérique Latine qu’il compte sortir Sexor aux USA. Bizarre tout de même non ? Il faut croire que l’Europe a encore quelques qualités… Au rayon adjuvants, Tiga est allé chercher par deux fois le chanteur des Scissor Sisters (Jake Shears) et s’est payé – voyage compris à Gand – la paire de mains des frères belges Dewaele (celle qui officie derrière Soulwax et les 2 many DJ’s). Le DJ et producteur suédois Jesper Dahlback a fait le reste, à Stockholm.

Trois années ont été nécessaires à la confection de cet album. Le jeu en valait la chandelle, puisque les premières sensations physiques, se résument à une envie pressante de danser. On le savait déjà doué pour la chose, avec la reprise de Corey Hart, « Sunglasses at night ». On n’est cependant pas en reste ici au rayon des reprises : « Burning down the house » des imités mais jamais égalés Talking Heads ou, plus surprenant, le méconnaissable (donc, bonne reprise selon beaucoup) « Down in it » des Nine Inch Nails et le jouissif et contemporain « Louder then Bombs » de Public Enemy, truffé de sons Atari.

Mais ce n’est pas au niveau des reprises que ce disque brille. Tiga n’a pas besoin de cela. Il est difficile de définir sa musique, à part en utilisant jusqu’à la corde tous les adjectifs se rapportant à une piste de danse. LCD Soundsystem est en filigrane, et puis surtout une multitude de références estampillées eighties : New Order (ah, Ibiza quand tu nous tiens), Pet Shop Boys (« The Ballad of Sexor »), mais aussi – et on fond littéralement – Chaka Khan ou Kraftwerk. Enfin, le bref et très stylé Chemical Brothers « Who’s that » est dédié à Prince. L’intro l’était tout autant. En parlant des frères chimiques, « Good as gold » les évoque indéniablement. Qui s’en étonnera ? On se surprend à faire deux choses en écoutant Sexor : danser et chantonner, un large sourire in tha face. « High School » illustre bien le propos : une mélodie chaloupée où l’on dodeline de la tête, pourvu que personne ne nous voit ! Enfin, ne dit-on pas que le ridicule ne tue point ?

– Le site de Tiga