Le batteur, décidé à faire désormais cavalier seul aussi en français dans le texte, sort un album qui sent bon l’enfance des comptines.


Lorsque Zop Hopop alias Sacha Toorop avait lâché, lors de notre entretien il y a un an, qu’il préparait un disque exclusivement chanté en français, lui qui a tant et tant collaboré dans l’ombre de Dominique A, Yann Tiersen et Françoiz Breut, on ne pouvait s’empêcher de montrer de l’impatience.

Il a tenu ses promesses. Au Clair de la Terre évoque, bien sûr, au « Clair de la lune » et à tous ses contes que ce papa affectionne particulièrement, banjo en bandoulière, avec Le Petit Prince en première ligne. Les illustrations de Jean P.Stassen renvoient d’ailleurs de manière ostensible à l’histoire de St Exupéry. Les paroles aussi, faussement naïves, toujours bourrées d’espoir tenace en l’humanité, celle qui habite les enfants.

Oui, on est porté par les histoires que nous raconte le liégeois. On est touché par la finesse des arrangements jazzy/country (« Soin de Soi »), exotiques (« Mile Après Mile », « La Danse des Doigts ») ou classieux, par la joie ou la tristesse communicative du chant, par la beauté de « L’amour Est Mort », par les riffs funky du titre éponyme, par la reprise très personnelle de l' »Eau Claire », par celle aussi de « D’ailleurs » de Pierre Bachelet. Enfin, par ce clin d’oeil, comme sur son premier album, à la langue de Vondel dans « L’Exil ». « Prachtig…quel bonheur… ».

Mais voilà, malheureusement, et ça fait mal de l’écrire, il y a un « mais ». Le disque est sympathique, on sourit, on ne s’ennuie pas, on reconnaît du talent, et, encore mieux, de l’émotion authentique. Mais cela ne suffit pas à faire un grand disque. Oui, ce disque pêche par sa légèreté, et sera malencontreusement aussitôt oublié. Et cela fait mal. Très mal, car il mérite de nous pondre un chef-d’oeuvre. Peut-être pour la prochaine fois.

PS : Dans la catégorie belgo-belge, il est excellent. M’enfin, vu la concurrence je ne sais pas si ça compte…