Après une intro lyrique aux arpèges lumineux (« Theme »), ce Sun des Silent Poets démarre par un « Dumb girl » qui oscille de manière plus qu’ostentatoire entre deux univers très proches : Massive Attack et Dusted (le side-project de Rollo de Faithless). La recette ? Un beat très dub, appuyé par un effet d’écho, un phrasé hip-hop à la cool, un soin particulier accordé aux arrangements d’orchestre classique, et voilà le tour est joué.
Pour les néophytes, sachez que Silent Poets est en fait à l’origine un duo nippon, représentant le volet japonais du trip-hop. A quand le made in Taïwan ? Créé il y a 14 ans par Mishiharu Shimoda et Takahiro Haruno, ne restent aujourd’hui dans le bateau que le premier entouré d’Alain Ho (patron du label POUSSEZ/Nocturne), Shawn Lee (UNKLE, patron du label Talkin Loud, au chant, et que l’on retrouve ces derniers temps abolument partout) et Everton Nelson, l’arrangeur de la section cordes des albums de Björk (excusez du peu). « Next Episode » explore les samples et le fabuleux monde des scratches, avant que « Man on the street » remette les violons en exergue (décidément, le tarif de l’Everton a été amorti – pas de jeux de mots déplacés je vous prie), accompagnés d’un piano et de percussions, avec un chant qui rappelle vraiment le dernier single de Massive Attack, voire Presence. Enfin, la dub pure et dure s’invite également sur « From Earthling », avec un phrasé plus cru et speedé, à la raggamuffin. Pour faire place au reggae sur « Sleeping Tiger » (d’habitude c’est les lions mais enfin), à la sauce trip-hop, lorgnant vers Thievery Corporation (samouraïs du genre).
Le site des Silent Poets (en japonais)