Alors que sort ces jours-ci le premier album de The Raconteurs (la nouvelle formation de Jack White, Brendan Benson, Patrick Keeler et Jack Lawrence – deux musiciens issus du groupe qui nous intéresse ici), quelques lignes enthousiastes sur ce troisième disque des Greenhornes, sorti l’année dernière et injustement oublié dans nos colonnes, ne seront pas de trop. En matière de garage rock, Sewed Soles fait figure de modèle très recommandable : le trio n’y invente absolument rien mais joue avec un tel bonheur, une vitalité et une croyance en ce qu’il fait que cela suffit à transformer chaque morceau en un jouissif instantané de rock’n’roll brut. Les membres de The Greenhornes ont manifestement beaucoup écouté The Animals, The Troggs, The Kinks, les Stones ou The Yardbirds, mais demeurent suffisamment doués pour construire des chansons efficaces bien à eux, au son rêche, à l’assise mélodique assurée, aux refrains entêtants portés par des riffs dévastateurs et un chant aussi sensuel que puissant. Autant de caractéristiques qui attestent d’une grande maîtrise de la grammaire rock et évitent à cet album de faire office de resucée édifiante et juvénile – comme c’est souvent le cas en matière de revival. Jim Jarmush ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’il a utilisé deux titres du groupe pour composer la BO de son mélancolique Broken Flowers, dont le génial single “There Is An End” qui, plus de six mois après sa sortie, nous fait encore danser.
– Le site de The Greenhornes.