Purr, brillant trio post-rock hexagonal, n’aura pas survécu aux années 90. La fierté du label Prohibited avait soulevé maints espoirs le temps de deux albums qui lançaient une passerelle vers de larges ondes cinématiques. Fatigué des bourdonnements de larsen, son chanteur et guitariste Thomas Mery a abandonné sur une route la fée électrique et pris la clé des champs en compagnie d’une autre compagne, une six-corde sèche. Durant ses six années d’effacement, il nous est réapparu brièvement, au travers de production pour Playdoh et Telefax, et surtout à l’occasion de quelques minces prémices en solo : un EP et un single vinyle sorti au compte-goutte. A Ship, Like A ghost, Like A Cell, son premier album, rassemble les pièces de son puzzle en solitaire et en construit d’autres. Le disque choisit le dépouillement et la respiration à la manière d’un Pink Moon de feu Nick Drake : un chant clair et désolé converse sur quelques accords rudes de guitare boisée. Très habile en habillage electro(n), ses folk songs modernes sont parasitées par de discrets éléments : fritures, bruitages voix off, un mélodica… Des textures accidentées qui rappellent un autre français talentueux, Davide Balula. Mais finalement, ce sont ses ellipses d’arpèges qui captivent l’attention, écho lointain d’un José Gonzalez. Une belle rencontre.

– Le site de Thomas Mery