Lorsque la qualité de quelque chose amène les excès, on en vient à en être malade. Comme c’est bizarre…


The Magic Numbers démontre avec ce deuxième album audacieux qu’il faudra désormais compter avec eux pour secouer le prunier du rock. Ne vous fiez pas aux apparences ! Voilà comment aurait pu commencer la chronique…

Les comparaisons n’étant pas raison et les métaphores n’étant pas toujours la meilleure façon d’expliquer son jugement, il en sera pourtant ici question. Vous allez comprendre pourquoi.

Il y a des passions, comme ça, que l’on ne s’explique pas, et qui vous amènent à faire des choses par excès, avec son lot de regrets et de bonnes résolutions consécutives. Quand on boit, c’est ainsi que ça se passe. L’euphorie du moment vous amène à boire, encore boire, toujours boire, jusqu’à ce que des nausées vous transpercent le bidon… Sans parler de la fameuse et ô combien crainte de la gueule de bois.

Mais où veut-il en venir avec ses considérations d’ivrogne ? Si l’alcool vous dérange, vous comprendrez peut-être mieux avec un exemple citant le chocolat, la bonne bouffe, enfin, bref, toute passion qui, exploitée à l’excès, est nocive pour la santé (physique et/ou mentale).

Ce deuxième album des Magic Numbers fait cet effet-là. Il est bon, de production léchée, il comporte des perles indéniables, telle ce « Boy » et sa valse aux arpèges, la belle ballade « Take Me Or Leave Me », ses élucubrations sur la vie sentimentale de tout un chacun. Oui, jusqu’à ce que le trop plein l’emporte. Quand on tient un filon qui marche, il faut soit ne pas trop en user, soit le servir avec parcimonie. Ce qui n’est pas le cas ici. La maison de disques voulait attendre. Le quatuor double duo (deux paires de frères et soeurs) au look improbable, lui, voulait déjà sortir un deuxième album comportant la matière écrite pendant la tournée. La qualité des morceaux, très pop, rappelant tour à tour les défunts Papas Fritas et par extension la pop sixties des Beach Boys, avec pourtant des apartés plus rock à l’américaine que sur le premier opus, a probablement fini par convaincre le label. Pas nous.

– Le site du groupe