Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en allant voir les CSS, groupe feminin (féministe ?) brésilien (de Sao Paulo) officiant dans le post-punk dance. On a eu droit à un concert joyeux et festif grâce à la gymnastique (plutôt maladroite mais ô combien énergique) de sa chanteuse hirsute et rigolote. Luiza Lovefoxxx – c’est son nom – ressemble plus à une masseuse thaïlandaise quelconque qu’à une brésilienne pulpeuse. Le batteur/choriste, Adriano, quand il n’échange pas sa place avec la bassiste, fait le reste : gueulant, rigolant, dialoguant avec la chanteuse. On croirait que les autres membres de CSS, quatre femmes vraiment plus que quelconques (ou comment étudier le no look at all) alors qu’elles sont pour la plupart stylistes, feignent de jouer au jeu de la statue tant elles restent immobiles et peu souriantes.
Les titres défilent (grosso modo dans le même ordre que sur l’album) et l’on se dit que franchement, ils sont si bons – de « Alala » à « Alkohol » en passant par « Off The Hook » – qu’ils se suffisent à eux-mêmes pour ce qui est de bouger. Carburant à l’eau plate, la chanteuse fait des sauts, des gestes en tous sens, une chorégraphie aussi marrante que déstructurée, des galipettes pas toujours réussies, se fend d’un titre au beau milieu du public et enfin un crew diving sur le dernier titre. Todu Con la Sonrisa.
Le public, dont on reconnaîtra quelques pointures du rock belge, ne démarrera qu’au dernier quart (d’heure) de tour, et de pousser – enfin – la chansonnette avec le titre d’ouverture – du concert et du disque – « CSS suxxx ». Rien n’y fera. Une heure en tout et pour tout. On sortira de la salle avec le sourire, l’impression d’avoir vu Peaches (la plupart des paroles tournent autour du sexe), LCD Soundsystem et un groupe de punk foutraque.
A noter le groupe d’ouverture, The Ian Fays, un collectif quasi exclusivement féminin (3 femmes et un homme) dont la musique envoûte. Dommage que le chant ne soit pas très au point, et gâche même un plaisir certain, doublé de la charmante triangle girl aux yeux d’enfant troublée.
– Lire également la chronique de leur album