Après Beirut qui concourait l’an dernier au titre de bande originale de substitution pour les bobines du réalisateur punk Emir Kusturica, voici venu Ralfe band. Une auberge espagnole dont le tenant des lieux, l’anglais Oly Ralfe et son bras droit multi-instrumentiste Andrew Mitchell, accueillent à bras ouverts les jumelages culturels en communauté : polka transylvanienne, folk tzigane, valse vénitienne, country et pop anglo-saxonne s’harmonisent en une poésie cocasse. A l’écart du brouhaha électrique de la ville, le « melting pote » sonore de Ralfe Band préfère prendre l’air, ventilé par une mandoline, une viole, un accordéon, une cloche à vache ou un piano bastringue… Ce premier album aussi dense que les grands espaces de la Taïga reste en soi du rock nomade, invitant la rugosité pastorale de Palace (“Arrow And Bow”), les bruits de grange de Tom Waits (“Run Down The Lane”) mais aussi, étrangement, les Kinks pour leurs mélodies insouciantes (“1500 Years”, “Parkbend Blues”). Et à l’instar de Ray Davies, Oly Ralfe s’avère un conteur caustique à l’imagination funambulesque. Des anglais qui se mettent à jouer de la Polka, c’est un peu Le monde à l’envers, comme dirait le poète des Balkans. Intriguant.
– Le site de Ralfe Band