La véritable question est : The Rakes a-t-il réussi ce que les Bloc Party semblent avoir raté ? Rien n’est moins sûr…


The Rakes. Le groupe, maintes fois comparé (avec raison) à Bloc Party, hébergé et découvert à l’époque par le même label, est attendu, comme le premier, au tournant du fameux deuxième album. Pour rappel, ce dernier est celui qui :

– soit confirme le bien ou le mal que l’on pensait.
– soit vous fait changer d’avis et de camp.
– soit ne fait que confirmer l’adage bien connu parmi les chroniqueurs de disques, à savoir qu’un deuxième album est rarement… bon. Bien que les exemples prouvant le contraire sont très nombreux en la matière, l’adage a encore de beaux jours devant lui.

The Rakes donc, quatuor plus énervé (plus authentique ?) que Bloc Party, débarque avec ce Ten New Messages, ayant bénéficié de tous les atouts qui peuvent mettre le disque dans la première et deuxième catégorie (attention, nous n’avons pas encore dit qu’ils ont réussi la manoeuvre). Même producteur que les Arctic Monkeys[Voir à ce sujet comment Fabrice leur taille un costard [ici .]] et les Editors (attendus au tournant également – décidément c’est l’année des deuzio), Jim Abbiss, mais aussi même producteur que Primal Scream, Brendan Lynch, tout a été fait pour – si tout se passe bien – remplir les tiroir-caisses du groupe, du label et de tout le petit monde gravitant autour d’eux.

La première chose qui frappe, c’est la facilité avec laquelle on retient les riffs et refrains des différents titres qui défilent, sans pour autant bien faire le tri entre ceux-ci, tant tout se tient avec cohérence (on peut, à ce propos, féliciter ceux ou celui qui a agencé la tracklist car on a rarement fait aussi fort). On démarre avec un « World Was A Mess But His Hair Was Perfect » révélant au monde que l’humour est toujours un des principaux atouts du groupe. Voyez aussi le « When Tom Cruise Cries » plus loin. Les titres défilent et force est de constater que The Rakes a rangé au placard le peu de punk et de reggae qui les faisait comparer auparavant à The Specials ou aux Gang of Four. Non, ici, on est dans une pop calibrée, on pense aux titres les plus pop des Libertines (ce qui est plutôt un compliment), quand ce n’est pas de Depeche Mode (on croirait entendre Dave Gahan sur le single « We Dance Together »).

En ce qui concerne votre serviteur, il s’attendait plutôt à les voir dévaler les sentiers de The Clash et des Specials réunis plutôt que ceux de Franz Ferdinand. D’où sa déception. Mais – et c’est un sacré mais – la déception n’enlève rien au talent pop du groupe, qui a choisi un terrain – commercial – dans lequel il se débrouille plutôt bien, sans artifice. Très souvent, on croirait vraiment entendre Bloc Party (flagrant sur « Suspicious Eyes » ou « Down With Moonlight ») tant les gimmicks sont proches de Silent Alarm. A une nuance près : ils ont sorti l’album que Bloc Party aurait dû réussir. C’était pas le but du jeu.

– Le site officiel de The Rakes