Le duo français le plus connu et respecté avec Daft Punk hors héxagone revient après trois ans et quelques apartés avec un nouvel album… qui force le respect ?


Ah les petits frenchies que tout le monde s’arrache outre-Manche sortent un nouvel album ? On aimerait tant les envoyer au diable (pourquoi ? Aucune idée…) qu’un album arborant les deux gars (Godin et Dunckel) statufiés, même en miniature, a de quoi hérisser les poils. En sus, appeler son album Pocket Symphony tente à les rapprocher de la catégorie « Mais pour qui tu te prends ? »

C’est donc de prime abord dégoûté qu’on déballe le disque…

A part la bande sonore de Virgin Suicides, le duo français n’a jamais eu mes faveurs. Et ce n’est pas un David Bowie les portant aux nues qui allait changer quoi que ce soit. Allez savoir, il y a des tronches comme ça qui ne vous reviennent pas… Et puis le disque en solo de Dunkel, Darkel, pfff… Ne parlons pas – pitié – du disque de Charlotte Gainsbourg. Enfin, si, juste pour dire qu’ils y ont croisé Neil Hannon ( beurk !) alias The Divine Comedy (tiens, encore un modeste) et ce bon vieux Jarvis Cocker, ce qui explique leur passage ici.

Les tripatouillages électroniques des deux Versaillais ont pris des couleurs (ou ont su s’imposer, on ne sait trop) et s’accompagnent – fait nouveau – d’instruments japonais (je ne parle pas ici de séquenceurs Yamaha, de boîtes à rythmes Mitsubishi et de synthétiseurs Casio mais de Koto et de Shamisen) ramenés par Godin avec la mention made in Japan … et, enfin, des oreilles expertes (et pas données, mais enfin, les trucs ramenés du Japon non plus) de Misteur Nigel Godrich, encore aux commandes (veuillez réserver, comme les grands chefs, neuf mois à l’avance). “One Hell of a Party”, tout en méditation, chanté par Jarvis Cocker, sur les lendemains de veille est la première très bonne surprise (si, si, je vous assure). “Napalm Love” est très bien ficelé (mais si), tout en tension, comme « Left Bank » ou « Photograph » d’ailleurs. Et ils flottent, là, parmi pas mal de titres que « Mer du Japon » semble résumer à merveille. « Une Mer Calme », un chouia agitée parfois, mais si peu, bercée par le vent, la pluie, le soleil, les boulettes de fioul… Air n’a pas changé son fusil d’épaule (il n’y a qu’à parcourir les intitulés des morceaux : « Mayfair Song », « Once Upon a Time », « Somewhere Between Waking and Sleeping »…) qu’il sert dans des apparats toujours aussi alambiqués – mais, admettons-le, plus ou moins réussis. Qu’ils envoient l’album à Nicolas Hulot, symbole de la fin – espérons-le tout du moins – d’un certain monde, peut-être pourra-t-il envoyer son programme accompagné d’une petite bande sonore zen.

Bon, allez, on a va pas y passer des lustres : cet album n’est pas un top, mais n’est pas un flop pour autant. Ce qui, en la matière, est un must. Bon, je m’en vais écouter papa Gainsbarre hein, ça me changera d’air. Oui, je sais, facile.

– Le site d’Air