Ce n’est pas une légende, ces gars-là sont d’une gentillesse déconcertante. Les quatre équilibristes de l’après rock, originaires d’Austin, sont restés des musiciens disponibles et souriants. Et leur renommée qui ne cesse de grandir est amplement méritée, comme en atteste la file d’attente interminable du Trabendo ce soir, de mémoire du jamais vu.
Que dire de ce concert, qui, malgré des problèmes de câbles sur la fin et un son un peu faible, a été encore une fois magistral. Certains dans la salle ont bien cru que le ciel allait leur tomber sur la tête. Dans les loges de la salle parisienne, Michael James l’homme orchestre, attend calmement que je dénoue les fils de mes petites baffles et de mon walkman, installation bordélique au possible. Et pour cause, le musicien pilier – toujours situé au milieu de la scène alternant basse, guitare et piano – doit se prêter au petit jeu du « blind test », qui consiste à deviner le titre d’une chanson et son auteur. Voilà, tout est prêt, on lance le magnéto. A vous Cognacq-Jay !
Sigur Ros – Glósóli
Michael James : Sigur Ros, C’est sur le dernier album non ?
Pinkushion : Oui. C’est une bonne manière d’évoquer les claviers sur ce nouvel album, chose plutôt inédite jusqu’ici sur vos albums. Sur un titre en particulier, on entend quelques similitudes avec Sigur Ros, cette manière d’utiliser des ambiances liturgiques.
Michael : Oui, absolument. Je suis un fervent fan de Sigur Ros depuis longtemps. Le fait de les voir progresser, album après album est très motivant pour nous, car nous ne voulons pas écrire continuellement les mêmes chansons, on veut évoluer sur chaque album. Je pense qu’ils y sont très bien parvenus. Ils ont démarré avec un son très basique, mais ont rajouté différents éléments, comme des samples et des effets vocaux, toujours avec une approche expérimentale. J’aime ça.
Tu joues du piano sur l’album.
Je joue sur un morceau. Chris (ndlr : Christopher Hrasky, batteur) joue la partie du troisième morceau (“It’s Natural To Be Afraid”), je joue sur le quatrième morceau (“What Do You Go Home To”), et Munaf (Munaf Rayani, guitare ) sur le sixième (“So Long, Lonesome”). Sur le second album j’ai enregistré des parties de guitares à travers un ampli de basse, et ça sonne comme un Fender Rhodes (ndlr : piano électrique très prisé dans les années 70, utilisé notamment par Radiohead de nos jours). J’ai vraiment adoré ce son. On cherche toujours à modifier le son des guitares, comme pour obtenir ce son de piano.
Est-ce qu’à l’avenir vous comptez développer l’usage des claviers sur vos compositions ?
Je ne peux vraiment pas le dire. On a beaucoup expérimenté sur ce disque. Parfois ça fonctionne, d’autres fois, non. Pour notre prochain album, je suis sûr que l’on va continuer à chercher des sons différents. Qui sait où cela nous mènera ?
Trois années ont été nécessaires pour enregistrer ce nouvel album…
Cela nous a pris exactement 2 ans et demi pour composer. Par contre, nous avons enregistré en 10 jours (rires).
Vous avez la réputation d’être un groupe perfectionniste. On raconte que vous vous êtes enfermés six mois dans un local pour répéter intensivement entre le premier et le second album. Et l’aboutissement de ce dur labeur fut l’éloquent Those Who Tell the Truth Shall Die….
Oui, c’est vrai, merci (sourire). Le processus d’écriture est quelque chose de très important pour nous. On passe un temps fou à jouer ensemble. On ne fait pas de tournées trop longues car on a vraiment besoin de se concentrer et de jouer ensemble. Généralement, on tient quelques bribes de mélodies que l’on ne cesse de faire tourner pendant des heures pour voir jusqu’où ça nous mènera. C’est une énorme partie de notre processus d’écriture.
Comment procédez-vous, justement ? Y a-t-il un songwriter attitré qui se pointe avec une cassette ou bien est-ce un travail collectif ?
Non, nous sommes vraiment ouverts. Quelqu’un peut apporter quelque chose sur la table, ou cela peut être une chanson entière composée ensemble. Quelqu’un peut apporter une partie du morceau, ou bien couper une autre, tout se fait dans une ambiance de collaboration.
Lift To Experience – Falling From Cloud Nine
C’est Lift to Experience (sourire). Sais-tu que Josh Pearson a fait la première partie de notre concert à Amsterdam il y a quelques jours ? Il était seul, assis sur une chaise avec sa guitare acoustique, et c’était vraiment phénoménal. J’ai eu l’occasion de voir jouer Lift To Experience plusieurs fois en tournée, et ça reste l’un des groupes les plus impressionnants que j’ai jamais vus. Tu les a vus ?
Oh oui, c’était dans cette même salle. Ils ouvraient pour Stephen Malkmus et lui ont carrément volé la vedette. Je me rappelle de ce groupe de rednecks sortis de nulle part, monter sur scène avec leur chapeau de cow-boy. Ils ont joué tellement fort que le premier rang a reculé de frayeur au son du premier accord de guitare électrique. Je n’avais jamais vu ça auparavant…
Wow ! Et Josh Pearson est un performer d’exception, il semble carrément possédé sur scène.
Je me souviens en 2001, trois groupes originaires du Texas se démarquaient sensiblement du lot. Et il y avait Lift to Experience, And You Will Know us By the Trail of Dead et vous. Il y avait chez vous trois un lyrisme exacerbé.
Absolument. Nous avons aussi eu l’opportunité de tourner avec Trail of Dead. Je pense que le fait de juste les regarder jouer sur scène tous les soirs nous inspirait. Je pense que nous nous sommes considérablement améliorés en tournant avec eux car ils ont une telle énergie sur scène, on se devait de faire aussi bien !
Comment expliques-tu ce sens de la tragédie épique que vous cultivez tous les trois ?
Je ne peux pas l’expliquer. Nous avons définitivement des choses en commun, ce sens de la musique tragique et épique. Il faut certainement trouver cette relation au fin fond du Texas.
Parfois, j’ai le sentiment sur certains morceaux que vous essayez de nous soutirer des larmes.
Je suppose que l’on veut faire pleurer les gens, mais aussi les faire rire.
Les faire rire ?
Oui, enfin bon, je veux dire apporter du bonheur (rires). Notre musique est profondément humaine : parfois, tu es heureux, parfois tu es triste et cela se reflète dans nos chansons, on ne veut ignorer aucun sentiment.
John Fahey – Dance of the Inhabitants of the Invisible City of Bladensburg
Qui est-ce ? C’est superbe. Ha, John Fahey. J’ai entendu parler de lui mais je n’ai encore jamais écouté sa musique. Quel point commun vois-tu avec la nôtre ?
En fait, c’est une manière de rebondir sur un aspect de votre musique que vous n’avez pas encore exploré : la guitare acoustique.
On en a déjà sérieusement discuté d’enregistrer un morceau acoustique. Sur notre premier album, il y a un peu de guitare acoustique sur deux titres. Tu sais, j’adore la guitare acoustique, j’en joue beaucoup chez moi lorsque je suis seul. J’ai grandi en jouant de cet instrument et j’en joue toujours. A un certain degré, nous l’avons déjà employé sur nos albums, notamment sur le premier. Je ne veux pas en fait que l’on se focalise sur un instrument lorsqu’on essaie de nouvelles choses, parfois cela marche, et parfois non. Dans ce cas-là on passe à autre chose.
Ce serait intéressant d’exploiter votre son spatial sur cet instrument.
Certainement. Josh Pearson jouait de la guitare acoustique l’autre soir, avec une reverb/distorsion d’une puissance… ça sonnait terrible.
Justement parlons-en. Penses-tu que la distorsion soit un moyen indispensable pour atteindre un certain palier de puissance, ou bien est-ce aussi possible en usant d’un son clair ?
Tu n’as pas nécessairement besoin d’employer de la distorsion pour avoir de la puissance. La distorsion est seulement un moyen parmi d’autres pour atteindre ce sentiment, mais elle n’est pas un but en soi. Sur nos premiers efforts, on en usait beaucoup pour sonner massif et pesant. Mais en progressant dans l’écriture, il est apparu évident que nous pouvions nous passer de ce stratagème. Nous l’utilisons encore dans nos nouveaux morceaux, mais c’est juste un son différent, un outil.
The Birth and Death of The Day est probablement l’un de vos morceaux les plus rock. Est-ce un retour vers le format dur, après The Earth Is Not a Cold Dead Place, un disque plus contemplatif.
Oui, je pense que nous avions envie d’un morceau plus « rocky », plus rentre-dedans avec de la distorsion. C’est quelque chose qui manquait un peu sur l’opus précédent.
Metallica – Harverest of Sorrow
Mais c’est Metallica ! Harverest of Sorrow ! (rires)
Ha ha…tu connais bien donc ?
Oh oui ! Mark, Chris et moi sommes de grands fans. Nous avons grandit à l’école en écoutant ce groupe. Maintenant, on n’en écoute plus trop car nous ne sommes plus fans de ce qu’ils font maintenant. Cet album en particulier, And Justice for All, je pense, fut un album très important pour nous. Après le Black Album (1991), ils ont commencé à décliner. Leurs récents albums ne sont vraiment pas bons, mais les quatre premiers sont hallucinants. C’est marrant, sur notre second album Those Who Tell the Truth Shall Die, lorsque nous avons terminé de l’enregistrer, on trouvait qu’il y avait tellement de Metallica sur ce disque (rires) ! On n’avait pas réalisé à quel point.
Il n’est pas de bon ton dans le milieu indie rock de citer Metallica comme influence…
C’est sûr ! (rires). Et pourtant, ils étaient tellement fantastiques à leurs débuts, j’écoute toujours les premiers albums.
As-tu vu le documentaire Some Kind of Monsters ?
Oui ! Ils sont devenus carrément barrés ! C’est devenu une énorme machine, je pense d’ailleurs qu’il ne reste plus que le business dans l’histoire. Je ne pense plus qu’ils aient la flamme ou une quelconque passion pour la musique. Même si leur récent album St Anger n’a pas de single évident, ils ont perdu toute perspective sur ce qui est bon pour leur groupe ou non. Je ne pense pas qu’ils soient capables d’enregistrer des chansons de l’acabit de ce qu’ils faisaient avant. Mais c’est juste mon opinion… je peux avoir tort et j’adorerai écouter un nouvel album digne de Metallica.
T’arrive-t-il de penser parfois à cette éventualité : perdre l’inspiration ou toute perspective artistique.
Oh oui, tout le temps. En tant que musicien, c’est notre plus grande peur. Mais tu ne peux rien faire contre cela. Tout ce que nous pouvons faire, c’est continuer à écrire la meilleure musique qu’on peut, être le meilleur groupe possible. Il semble qu’un groupe comme Metallica aurait dû se séparer il y a dix ans (rires), mais ils continuent…
Arcade Fire – Intervention
C’est Arcade Fire ? Excellent. Je suis vraiment excité à l’idée d’entendre le nouvel album Neon Bible. J’adore Funeral, je les trouve impressionnants. As-tu écouté l’album ? (ndlr : l’album sortait la semaine suivante).
Oui. Beaucoup de personnes dans mon entourage sont déçues ou n’accrochent pas, je reste très fan pour ma part.
C’est ce que j’ai entendu dire aussi : il y aurait des haut et des bas, avec tout de même de très bonnes chansons. Ils restent un des meilleurs groupes que j’ai pu voir sur scène depuis longtemps. Lors de leur passage à Austin, il fallait voir l’énergie qu’ils dégageaient à eux sept, serrés sur cette petite scène, ce fut mémorable.
Il y a une formidable urgence dans leur musique.
Oui, c’est quelque chose que j’adore lorsque je vais voir des groupes à des concerts. Arcade Fire transmet beaucoup d’énergie sur scène, et en même temps, on ressent beaucoup de désespoir. C’est quelque chose vers quoi nous tendons également. Je pense aussi à Animal Collective, leurs concerts sont particulièrement impressionnants. Arcade Fire a un son désespéré tandis qu’Animal Collective dégage de la joie dans sa musique. C’est presque une célébration, ils n’arrêtent pas de danser et de chanter…
Television – Marquee Moon
Hum, je connais cette chanson. Impossible de m’en rappeler… Television ! Je n’ai pas écouté des masses Television, ou plutôt dans la voiture d’un copain, dans ce genre de situations.
C’est l’occasion d’aborder les duos à guitares. C’est une approche essentielle dans la musique d’Explosions in the Sky. Vous êtes parfois trois guitaristes sur le même morceau, je pense que ça doit être assez délicat à gérer. Comment procédez-vous ?
En effet, cela peut s’avérer délicat. Nous voulons vraiment que chaque guitare possède sa propre identité, chose qui peut vraiment devenir difficile. On essaie de faire en sorte que l’instrument ne dépende pas d’un autre. Parfois ça vient naturellement, mais… je ne sais pas, on ne cesse de jouer encore et encore jusqu’à ce que chaque son se fonde pour former un bloc uni.
Y a-t-il des postes immuables dans le groupe ? Par exemple, est-ce toujours la même personne qui joue la guitare claire solo ?
Nous avons des personnalités assez distinctes. Lorsque j’entends Mark jouer dans une autre pièce, je sais que c’est lui. C’est le cas aussi pour Munaf, je reconnais son jeu immédiatement. Mais pour revenir à ta question, il n’y a pas de fonction bien définie, tout dépend du morceau. Parfois Mark joue des lignes très hautes avec beaucoup de reverb et de delay, et parfois il peut jouer des lignes basses, très claires. Mais dans l’ensemble, on alterne beaucoup, juste pour voir ce qui se produit.
The Thin Red Line theme – Hans Zimmer
Est-ce que c’est le thème de The Thin Red Line ? J’adore cette BO. Nous avons samplé un passage du film pour « Have You Passed Through This Night? » sur Those Who Tell the Truth Shall Die… Lorsque le film est sorti en 1998, cette musique a eu un impact considérable sur nous. C’est tellement émotionnel, sombre, mélancolique… Sur chaque progression mélodique de ce score, il y a toujours une sorte de beauté incandescente qui semble émerger du fin fond de l’obscurité… C’est vraiment quelque chose qui me fascine dans cette musique.
Il y a-t-il d’autres musiques de film qui t’ont marqué ?
Pas tant que ça à vrai dire. J’aime beaucoup celle de 21 grammes, ça sonne un peu comme la musique d’un groupe de post-rock mais je crois qu’il n’y a qu’une personne derrière (ndlr : la musique est signée de Gustavo Santaolalla, compositeur fétiche d’Alejandro Gonzalez Inarritu, également auteur de celle du Secret de Brokeback Mountain). Ensuite… (silence) je suis sûr qu’il y en a d’autres mais j’ai la mémoire courte aujourd’hui (rires). Dans tous les cas, il est amusant de constater combien la musique de film semble être utilisée en général comme un simple fond sonore, une musique que tu écoutes en faisant autre chose. C’est dommage. Parfois, je veux être capable de l’écouter, de me focaliser dessus, même si la bande originale n’est pas censée avoir ce rôle. Mais certaines musiques sont vraiment fantastiques.
Vous avez eu l’opportunité de vous prêter à ce genre de commande.
Oui. Ce fut vraiment assez difficile d’établir l’équilibre entre une musique intéressante et une musique « trop » intéressante. Je veux dire par là que tu ne peux pas écrire un thème trop riche car cela risque de déconcentrer la personne qui regarde le film. Ce fut un challenge intéressant à relever.
Aviez-vous reçu quelques directives du réalisateur ?
Oui. C’est un autre aspect intéressant de l’écriture de la musique de film. C’est tellement différent de la manière dont on fait un album. Pour un album, la seule opinion qui compte, c’est nous, personne d’autre n’a son mot à dire sur notre musique. Lorsque tu travailles pour un film, il faut prendre en considération tout ce qu’on te demande. Tu composes par exemple un thème que tu trouves parfait, et puis vient le réalisateur qui te dit, « c’est un peu trop dépressif, rendez le plus joyeux », il faut alors se plier aux désirs de celui-ci. C’est très éprouvant, car nous avons tellement l’habitude d’être nous-même. Là, les gens viennent te donner des conseils, c’est vraiment étrange…
Je me souviens pour Dead Man, Neil Young avait quasiment improvisé la musique en direct, en visionnant le film.
Oui, j’avais vu une photo de cette fameuse séance avec lui en train de jouer de la guitare en regardant le film. Très impressionnant, j’adore aussi cette BO. Ça pourrait être une manière très intéressante de le faire.
Jouez-vous certaines de vos BO sur scène ?
Non. On ne doit pas envisager de séparer les chansons de nos albums. C’est une musique qui est supposée accompagner un film, elle ne peut pas dépendre d’elle-même. Cela serait incomplet.
Je me demandais si vous preniez en compte la notion de temps lors de vos prestations scéniques. Quelle est la durée d’un set idéal pour un groupe instrumental ?
Nous jouons une heure en tout et pour tout. On ne fait jamais de rappel, juste notre set. C’est ainsi car nous passons plus d’une heure à maintenir un certain degré de tension. Pour nous, une heure de musique, c’est un peu comme atteindre un point : une fois que ça s’arrête, il faut tout recommencer. On l’a peut-être fait trois rappels dans toute notre carrière, mais ça ne fonctionnait pas. On n’aime pas ça du tout à vrai dire. Pour certains groupes, le rappel semble être un calvaire… tu comprends, on doit jouer huit morceaux, partir, puis revenir pour jouer un seul morceau. Je ne comprends pas, ça n’a pas vraiment de sens, non ? Certaines personnes deviennent hystériques, veulent qu’on joue plus d’une heure, ils ne comprennent pas notre démarche, ils viennent nous voir pour nous dire « Pourquoi ne jouez-vous pas plus d’une heure ? ». Désolé, mais après une heure, nous sommes tellement fatigués, nous avons joué aussi dur qu’on le pouvait, on ne peut pas continuer juste parce que certaines personnes veulent en voir plus. Nous ne serions pas aussi bons, l’intensité ne serait pas la même. Par contre, nous changeons tous les soirs notre setlist. Dans la journée, on parle de ce qu’on veut jouer le soir même, durant le soundcheck on élabore le set.
Le public qui vient à vos concerts sait à quoi s’en tenir depuis le temps.
J’espère qu’ils ont commencé à comprendre. (rires) Je ne veux pas rendre les gens malades !
Brian Eno – Here Come The Warm Jets
Laisse-moi quelques secondes… J’ai déjà entendu ce morceau mais impossible de m’en souvenir. Brian Eno ? ok c’est « Here Come The Warm Jets ». J’aime beaucoup cet album. Je ne suis pas trop fan du Glam rock, Roxy Music, ce genre de truc, mais celui-ci sonne vraiment bien.
Laisse moi avancer ma théorie sur cette chanson. Pour moi, cette chanson est historique, c’est peut-être le premier morceau de Post rock moderne jamais inventé.
C’est très plausible, c‘est un morceau enlevé, épique, basé sur un gimmick mélodique qui ne cesse de revenir. A l’époque, peu de gens essayaient ce genre de construction. Brian Eno était un innovateur, pour tellement de genres de musique différentes, ambient, rock… il prenait des éléments de musique communs, mais les utilisait de manière totalement différente.
Malgré toutes ces expérimentations, il conservait également un sens évident de la mélodie.
C’est un superbe album. Il y a énormément d’énergie et une étrange sensibilité combinée avec la musique populaire de cette période. Les gens étaient donc prêts à écouter cette musique, il la rendait accessible tout en marquant sa singularité. Nous essayons de tendre à cela, à notre moindre mesure. Je veux que les gens écoutent notre musique et réagissent, mais je veux aussi qu’elle reste accessible.
Est-ce difficile pour le groupe de rester accessible ?
Dans la musique instrumentale, c’est particulièrement compliqué. Cela peut devenir très vite ennuyeux pour les néophytes. Nous ne serons jamais un groupe accessible pour tout le monde, et ça nous va parfaitement. Parce que nous essayons d’avoir beaucoup de mélodies et véhiculer des émotions auxquelles peuvent se connecter certaines personnes, je pense que nous sommes quand même plus accessibles que beaucoup de musiques instrumentales. C’est ce que j’aime dans la musique, être capable d’écouter et adorer immédiatement un son. C’est notre objectif.
Peux-tu enfin me donner tes 5 albums favoris ?
Ok, mais ça change tout le temps.
Neutral Milk Hotel – In the Aeroplane over the sea
Metallica – Master of Puppets
Sunset Rubdown – s/t (un de mes albums préférés de l’année dernière)
Jane’s Addiction – Nothing’s shocking
Radiohead – Ok Computer