Remettez fissa Pocket Symphony dans votre poche, il se pourrait bien que Transparent Things ne lui colle assez rapidement la honte.


2007 marque la résurrection inespérée de ce redoutable disque électro-pop-kraut sorti à l’été 2006 et oublié au fond des containers pour de sombres histoires de distributions. Contrairement à ce que laisse croire ce nom japonisant (marque de Hi-Fi japonaise), Fujiya & Miyagi est initialement un duo britannique devenu trio reconnu pour son érudition et son savoir-faire en matière de kraut et de sons électro vintage 80’s. Transparent Things n’est pas non plus un véritable album puisqu’il s’agit d’une compilation de leurs EP sortis après Electric Karaoke, leur premier album.

Mais tout ça n’est que civilités et administratif. Transparent Things est avant toute chose un fabuleux disque, idéalement aguicheur. Vous regrettiez de ne plus pouvoir vous déhancher lascivement en écoutant de l’électro pop en 2007 sous peine de passer pour un écervelé ou une ingénue ? N’ayez crainte, Fujiya & Miyagi vous mènera bien haut sur la piste aux étoiles avec ce disque aussi évident qu’intelligent. Ayant avalé des heures de Can et Neu!, des poulains de la Motown et du couple Bowie-Eno, Fujiya & Miyagi dévoile des trésors de finesse pour mélanger tout ce beau monde, en y ajoutant une pincée de surf-guitar, une lichette d’ambient, et développer cette mixture robotique étonnamment espiègle et joueuse. Suffisemment riche aussi pour ne jamais basculer dans une vague musique de jingles pour une obscure chaîne djeune du câble.

Ici aussi, à l’instar de nos Versaillais préférés, vous êtes en compagnie de Gainsbourg (mais plutôt « Les Sucettes A L’Anis » que « Melody Nelson »), vous évoluez sur un son brillament mis en relief et vous planez intelligemment tout le long du disque, mais là où Air a oublié de se faire plaisir (s’appuyant de plus en plus sur une réputation d’excellents faiseurs à tenir qu’à un mépris de l’hédonisme de bon aloi), Fujiya & Miyagi prend la clé des champs, se vautre dans la mousse, salope ses pantalons en lin blanc et enfourche une bonne vieille gratte pour réveiller les foules. Vous gigotiez (sur Air) ? Et bien dansez maintenant…

– Leur site