Il n’y a pas que le rock pur jus pour connaître une énième jeunesse. Un style qui marqua les 90’s de son sceau carnassier, racoleur et explosif, est en train de refaire surface, le big beat. Pas sûr que ce ne soit qu’une bonne nouvelle. Goose, groupe de Courtrai, Belgique, ressuscite Prodigy et Chemical Brothers en empoignant Fat Boy Slim par les roubignoles. Tout y est, gros son, grosses guitares, gros blips, gros synthés, gros effets de voix, gros mots, gros rythmes et gros voltage. Pas exactement la finesse incarnée. Et pas non plus une révolution du genre puisque les quatre jouvanceaux appliquent les formules à la lettre, mais sans l’éclair de génie-fureur-violence (rayez la mention inutile, s’il y en a) qui brillait dans les yeux de ces frappadingues de Prodigy. Un précédent soubresaut avait été relevé en Belgique déjà, grâce à Nite Versions de Soulwax, Soulwax qui invita sur la tournée consécutive à la sortie de ce brûlot un certain Dave Martijn, guitariste de Goose de son état. Ceci dit, même si tout cela reste très référencé (jusqu’au label, Skint, emblématique du big beat) et pas vraiment novateur, il serait parfaitement injuste de passer sous silence l’efficacité de Bring It On, car malgré les réserves émises, il faut admettre que rester immobile à l’écoute de ce disque relève de l’impossible ou du coma. La production, particulièrement putassière et léchée, met nettement en évidence les recherches soniques effectuées par Goose. Une question alors : vaut-il mieux un bon disque sans surprise mais efficace ou un disque aventureux et maladroit ? Pas sûr que la réponse soit aussi évidente qu’il n’y paraît.

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