Après l’excellent A band in a Box, Zita Swoon revient apaisé pour un album certes pas capital, mais néanmoins agréable et plaisant.


On retrouve notre bon Stef Kamil Carlens là où on l’avait laissé : s’amusant, tout en fournissant un boulot de damné. Entouré de ses belles muses (les deux soeurs Glijsels – l’une s’étant visiblement perdue en chemin) et un de ses nouveaux amis (on le voit énormément traîner avec le nouveau Bruxellois qu’est le breton Miossec), Zita Swoon, bien rôdé par les concerts in vivo de A band in a box, prend de plus en plus de bouteille pour nous livrer des chansons qui parlent de tout et de rien. Comme la vie, en somme. Ce torturé à l’origine arrive à nous communiquer une sérénité que lui semble avoir donné un public qui lui a bien rendu le fruit de son labeur.

Vivre dans la ville (que ce soit Anvers, Bruxelles ou Paris), comme le présente le titre de son album, mais aussi plusieurs chansons (« I Feel Alive in the City », « Big City »), voilà l’une des nouvelles passions du flamand – alors que l’air du temps est plutôt au vivre à la campagne. Les femmes aussi, bien sûr, restent une de ses préoccupations principales. Enfin, comme toujours et en conséquence, l’amour est ce qui ronge le plus notre bonhomme, que ce soit en français ou en anglais dans le texte. Stef Kamil nous chante toujours la même chanson : il est difficile d’aimer, mais il faut oser le faire (« Dare To Love » et « Oser Aimer » disent la même chose). Quant à « Big City », c’est une ballade touchante qui évoque son père.

Outre ses sujets de prédilection, le jazz ou le vin font partie de ces petites choses qui font que la vie vaut la peine d’être vécue. Les chansons en français dans le texte (dont deux écrites par Miossec) en font bien l’apologie, jusqu’à nous parler du romarin et des bouteilles vides, au milieu des bienfaits thérapeutiques du rangement (« Je Range »).

Plutôt calme, apaisé, mais aux accents joyeux, on sent que Zita Swoon prend de l’âge, et gagne en sagesse. Les fioritures (percussions, choeurs, violons, piano…) apportent cette bonne humeur Gainsbarrienne qui fait tant défaut à la chanson française actuelle. Sans oublier bien sûr ce côté bohème/cabaret qui caractérise le mieux Zita Swoon (« L’opaque Paris » en est une illustration ostentatoire, avec ces petites pointes exotiques en sus). Sans frontières, on peut le voir frôler la Beyoncé avec les choeurs de « Humble ».

Notons enfin deux beaux hommages à des artistes qui tiennent à coeur à l’ancien de dEUS : l’un – c’est devenu un rituel – à Bob Dylan (« Series of Dreams »), l’autre à feu Morphine (le très beau « The Night »).

Pour conclure, disons que cet album rentre dans la lignée de ce que fait le mieux Stef Kamil Carlens : une musique simple, arrivant à faire oublier, ne serait-ce qu’un instant, tout le reste. C’est déjà énorme, non ?

– La page MySpace de Zita Swoon.

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