C’est l’histoire d’une incompréhension. The Immediate est un groupe qui, malheureusement, ne va pas au bout de son idée, capable de détruire en quelques secondes ce qu’il a construit. Déjà dans les bacs l’année dernière de l’autre côté de la Manche, le premier album de ce quatuor so irish sort en France via le label Dad Records. Et, à vrai dire, la temps perdu n’était pas fondamental. A la base, on n’a rien contre ces petits gars de Dublin, qui proposent un pop-rock annoncé fort et mélodieux. Certes, il a fallu que je m’y reprenne à quatre fois avant de prononcer correctement leur nom. Mais à leur crédit, on a là quatre musiciens, David Hedderman, Conor O’Brien, Barra Heavey et Peter Toomey, ayant la capacité d’être à la fois, bassistes, guitaristes et chanteurs. De plus, la production, signée de l’américain Chris Shaw (Wilco, Public Enemy, Dylan, Death Cab for Cutie) et les influences du groupe (Love, The Velvet Underground, Dylan, Scott Walker, Gainsbourg ou encore Brel) avaient de quoi nous faire saliver.
Le résultat ? Plus de salive, seulement une gorge sèche. Car In Towers and Clouds est un disque malade, bancal et surement un peu impatient. Pour preuve, le saccage de “Fashion Or Faith” : un beau début que le refrain vient annihiler dans un méli-mélo braillard. Même problème sur “Don’t You Ever” ou “Let This Light Fill Your Eyes”, tout simplement insupportables passée la minute trente. Il reste quoi ? Une chanson titre enfin équilibrée et “You Reflected”, chanson rock bien ciselée, cette fois-ci avec un refrain harmonieux.
Il y en aura forcement pour dire que The Immediate est le futur super buzz mais à l’arrivée, les Dublinois livrent un disque errant, agaçant, un disque “Peut mieux faire s’il travaillait en (ou avec) classe”. Pour se consoler, disons que In Towers and Clouds donne tout de même une idée, un soupçon de ce que pourrait offrir ce groupe s’il se montrait plus inspiré, s’il affinait son travail sur les instruments, s’il développait et surtout achevait son effort mélodique.