Puisque la tendance est au rock branleur et banlieusard, voici donc Good Shoes. Un combo du Sud de Londres, Morden plus exactement. Particularité géographique, il y fait toujours gris, si bien que ses habitants et rues se sont imprégnés avec le temps de cette morne couleur. C’est dans ce contexte démoralisant que quatre garnements ont compris qu’ils ne prendraient pas des couleurs en passant leurs journées à jouer sur Playstation, une Stratocaster usée jusqu’à la corde (électrique) en guise d’échappatoire. Les rythmiques ferrées des Good Shoes – légèrement moins imbriquées que les Futureheads mais plus saillantes que les Artic Monkeys – ricochent à outrance. Dans l’air du temps malgré leur train de retard, cette jeunesse exécute quelques belles pirouettes (le riff zêlé de “Nazanin”, ou encore l’hymne à leur « mor(d)ne » patelin “Morden”). Le chanteur meneur de front, Rhys (Vicious), dépeint avec une assurance teintée d’indolence sa banlieue sur des missives rock dont les titres ne passent pas inaperçus, (“In The City”, “Blue Eyes”, “Everybody’s Talking…”) références à quelques parrains reconnus. La formule est facile, on l’accorde, mais les Good Shoes sont dans leurs souliers lorsqu’il s’agit de nouer serré leurs guitares. Seule incompréhension, les premiers singles avaient un peu plus de mordant que sur les versions réenregistrées pour l’album. Un comble, tout de même. La prochaine fois, les gars, n’oubliez pas, la première prise est toujours la bonne.
– Le site de Good Shoes