Issue de Brooklyn, Mia Riddle est un petit bout de femme livrant une folk traditionnelle et lettrée. Encore une folkeuse ? Oui, mais pas seulement, car Mia Riddle est avant tout une folkeuse au charme envoûtant et au talent mélodique qui n’a pas à rougir devant la dynastie mi-séculaire des femmes à guitare acoustique et à voix forte des Etats-Unis d’Amérique. Cette Mia-là (rien à voir avec la très jeune Sri-Lankaise qui met le feu à tous les dancefloors avec sa techno incendiaire) est une proche du trio éthéré Au Revoir Simone avec qui elle partage le producteur, Rod Sherwood. Mais la comparaison s’arrête là. Sous ses chansons boisées et reptiliennes, au mid tempo captivant, la jeune femme cache un caractère bien trempé, ne craignant ni les morsures de crotale, ni les coups de soleil, et ne reculant jamais devant une bonne rasade de whiskey. Il faut, pour s’en convaincre, se jeter dans ce très court Tigers (moins de 30 minutes) et se laisser porter par cette musique racée, marquée au fer rouge. Mais surtout, ne pas se laisser berner par des rythmes ralentis et une production légèrement restrictive. Car la puissance de cette musique se niche dans les compositions de la donzelle (« Tigers », la chanson, est une mine d’or à elle seule). En effet, la jolie rouquine sait trousser des mélodies aussi intuitives qu’essentielles, idéalement appuyée par un groupe (Her Band donc) complice et soudé. C’est simple, on croirait chaque chanson issue de Even Cowgirls Get The Blues, cette indispensable compilation de Fargo. A l’exception peut-être de « Too Late », un petit blues-rock venu de nulle part, aussi aride que sensitif et pour tout dire totalement addictif. Et pour être complet, est actuellement disponible sur son site un EP de 4 titres, Songs From The Hatchet, en tout point somptueux. De ces coups de coeur rares et inattendus qui nous confirment qu’on fait un chouette boulot…