On l’avait connu en 1999 avec le sublime The Blue Moods Of Spain, album d’une sobriété exemplaire où les lignes de basse, rondes et enveloppantes, ébauchaient une musique au carrefour de la pop, du folk et du jazz. Mais une production parfois trop ambitieuse (She Haunts My Dreams) et une légère tendance à se reposer sur ses lauriers auront eu raison des potentialités hors pair à l’oeuvre dans ce premier opus. Certes, un disque de Josh Haden n’est jamais mauvais, mais souffre souvent d’une tiédeur un peu agaçante à la longue. Sur ce deuxième essai en solo, la production est déléguée à Dan The Automator, connu pour ses réalisations aiguisées (l’album éponyme de Gorillaz, c’était lui). Le résultat ? Un son plus dense qu’à l’accoutumée, très contemporain, qui fait même quelques incartades vers le dub (le langoureux “Discontet”). Le Josh Haden nouveau mélange les claviers, les beats électroniques en sourdine, les violons, et les basses synthétiques : une recette plutôt réussie qui réalise un virage remarqué vers l’électro-pop, voire le trip-hop. Cet album, qui n’a rien de foncièrement déplaisant, pèche pourtant par la relative superficialité de ses textes et le côté easy-listening de certaines pistes (“Broken Heart”, “Drifting”). D’un point de vue mélodique, le phrasé haché et la restriction de la palette à quelques notes par chanson lasse assez rapidement, comme sur le poussif “Love You More”. A l’instar de la mine renfrognée des deux jeunes femmes qui l’encadrent sur la pochette, on ne peut s’empêcher de trouver le temps long sur cet album d’ambiance.
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