On l’avoue, on aime de plus en plus les disques de 8 ou 9 titres. Il fut un temps où 10 titres étaient le minimum pour prétendre enregistrer un LP, et cette règle tacite a été à l’origine de bons nombres d’albums juste remplis de bruit censé accompagner un single. Ce phénomène était d’autant plus vrai pour les premiers albums. Alors quand on découvre celui de ce tout jeune groupe (entre 15 et 17 ans), doté de seulement 9 chansons, on se dit que malgré leur âge, si un label installé comme XL accepte ce principe, c’est donc que ces 9 titres sont tous au moins indispensables. D’un autre côté… quand on connaît l’engouement du gotha du rock en Grande-Bretagne pour le plus petit riff de gratte pré-pubère, on se prend soudain à douter. Mais Cajun Dance Party, quintet mixte londonien, se fout des espoirs comme des doutes. Il joue comme ça, à l’arrache, avec l’énergie de la jeunesse et l’arrogance de l’inconscience. Ces coqueluches des soirées Underage (interdites aux plus de 18 ans) ont même drôlement potassé avant de se lancer. C’est simple, les vingt dernières années de l’indie rock briton sont ici revisitées. Et même si on est bien loin du hold-up parfait, The Colourful Life n’a absolument pas à rougir aux côtés de, au hasard, The La’s. Bien sûr, l’urgence n’est pas vitale chez CDP, il s’agit plus de jouer vite entre amis que de jouer avec la vie. Mais les compositions fleurent bon les atmosphères liverpuldiennes, semblent avoir baigné dans les effluves de Madchester, et ont fini à Oxford, dans le garage de la famille Combes. Ce premier opus recèle même un single franchement réjouissant, “The Next Untouchable”, qui marie Jamie T. pour la prononciation, et Supergrass justement pour le maniement de la poudre guitaristique. Gare toutefois à ne pas se brûler les ailes trop vite.

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