The Accidental, mené à la baguette par Sam Genders (Tunng), regroupe des membres de The Bicycle Thieves et The Memory Band. Sous ce patronyme menteur se cache une bande d’amis (Liam Bailey, Hannah Caughlin et Stephen Cracknell) réunis autour d’une forte tête (Sam Genders donc) devant la cheminée de ce dernier. Et que font des musiciens réunis devant une cheminée ? Ils empoignent leurs guitares acoustiques et se tapent un boeuf. C’est exactement l’impression que donne There Were Wolves tant on traverse ce disque doucereux comme on regarderait un film de vacances interminable, content pour nos hôtes mais en s’en moquant un peu au fond. Ce premier effort collectif est ainsi pensé qu’il doit évoquer leurs sources d’inspirations, à savoir le soleil, la lune et les étoiles. Mouais, pas très excitant tout ça. Même si Genders chante quasiment tout du long de sa belle voix habitée (hormis le pensif “Knock Knock” en ouverture, et deux instrumentaux transparents) et impose ses compositions, le stade du demi-sommeil est rarement dépassé (ou demi-éveil, selon l’heure à laquelle on écoutera ce disque). Certes, les titres sont tous bien écrits, légèrement joués et chantés sans contrainte (les harmonies vocales y sont plutôt grâcieuses), seulement il est difficile de rentrer complètement dans There Were Wolves. La faute à trop de légèreté justement. Peut-être le but était-il de composer un disque de folk anglais dans la plus pure tradition, et dans ce cas, techniquement parlant, c’est réussi. Mais en ce qui concerne la profondeur de champ, la gravité ou même, tout simplement, l’âme, on est loin de ce qu’avait offert Findlay Brown, pour prendre un exemple récent. Quant à comparer avec les maîtres du genre, Nick Drake en tête, ce n’est même pas la peine d’y penser. Reste un disque agréable, joli, et parfaitement inconsistant. Heureusement, l’inutilité aussi peut avoir son charme.
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