Alors que vient d’être réédité le cultissime Pacific Ocean Blue de Dennis Wilson, le premier album de The Explorers Club pourrait bien filer une seconde insolation aux inconditionnels du paradis bleuté californien. Ce sextet de Caroline du Sud, signé sur le label antinomique Dead Oceans (Dirty Projectors, Evangelicals…), vient d’enregistrer un disque décalé et miraculeux, une réincarnation (émulation ?) complètement bluffante des impérissables Beach Boys. Son Brian Wilson en chef, Jason Brewer, seulement âgé de 26 ans, écrit, compose et respire comme son mentor. Le soin porté en premier lieu aux harmonies vocales par son choeur d’angelots est tout particulièrement sidérant de réalisme – le single “Do You Love Me”, mélodie ingénue dans la grande tradition d’un “Wouldn’t it Be Nice”, scotche au plafond. Les arrangements ne sont pas en reste et surfent davantage sur un tsunami Sunflower 70’s qu’une déferlante Smile psychédélique. En ce sens, The Explorers Club ne recherche pas le caractère ultra sophistiqué de cette musique fantasmée – de loin la plus pillée par les contemporains – mais plutôt le single à l’innocence pop éternelle. Si “Forever”, qui ouvre le disque, n’est pas une reprise du classique de Dennis Wilson, The Explorers Club sait aussi faire dans la ballade immaculée à tomber par terre (“If You Go”, “Lost My Head”). Il y a même un clone vocal du mal aimé Mike Love qui pousse ses intonations nasales à la perfection sur “In The Country” ! Pour le bien du groupe, nous ne dénoncerons personne. Les zozos Sean O’Hagan, Ruby Suns et The Tyde (Darren Rademaker est d’ailleurs remercié dans les crédits) ne doivent toujours pas en revenir. Nous non plus figurez-vous.
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– Le site de Dead Oceans