Quatrième et dernière étape de la série des EP introductifs au septième album de Joseph Arthur, Temporary People, Foreign Girls tranche avec l’ambiance des trois premiers — par ordre d’apparition, Crazy Rain, Could We Survive et Vagabond Skies. Après avoir divinement ausculté son âme et la nôtre par la même occasion, le chanteur d’Akron se relâche et livre six vignettes sans autre grimage qu’une production caoutchouteuse. C’est en effet seul qu’il a interprété ces nouveaux titres, à peine accompagné par la voix de Cerise Leang, sa compagne. Découle de ce parti pris ascétique six titres en mid tempo, essentiellement joués à la guitare, éventuellement colorés de petits bleeps insouciants ou d’un piano perdu. Passée une première écoute déconcertante, en regard des trois premiers volets juste avant, on se laisse prendre au jeu pour apprécier pleinement la sérénité engendrée, à la limite de la nonchalance. Ceci étant dit, on retrouve la patte du grand Jo dans ses mélodies évidentes, ses harmonies vocales offertes aux quatre vents et cette capacité permanente à se renouveler au sein d’un même morceau. Foreign Girls n’est donc pas la pierre angulaire de la série — il l’éloignerait même des éternels Junkyard Hearts auxquels on pensait fortement jusque là –, mais il ponctue avec détachement, facilité parfois, mais non sans une grande classe la mise en bouche qui prépare un album que l’on annonce sec et rugueux, soit tout le contraire de ce que l’on a entendu par le Joseph Arthur millésimé 2008. De ces grands écarts qui sont la signature des plus grands.
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