Slacker = n.m., musicien généralement qualifié de branleur, hésitant en permanence entre sa guitare et son skate, développant un goût démesuré pour le foutage de gueule vis-à-vis des aînés et jouant une musique faussement approximative ; ex. : Beck ou Pavement. Ces artistes firent énormément de bien au rock américain, et ailleurs aussi au demeurant, dans les années 90. Car derrière les deux références précitées (dont on ne se lasse toujours pas d’écouter les exercices d’époque, y compris dans leurs magnifiques rééditions pour la bande à Malkmus), le simili mouvement slacker — qui portait en filigrane un vrai respect pour ses pères, Giant Sand en tête — fut victime d’une arrivée massive de groupes en tous genres apparus par génération spontanée des deux côtés de l’Atlantique. Une énorme vague dont il ne reste plus grand chose mais qui nettoya sacrément le folk et le rock. Même la France connut les Little Rabbits, et l’on comprend mieux pourquoi on retrouve ce farceur de Federico Pelligrini dans les chaussettes de Golden Boots. Dimitri Manos et Ryan Eggleston, bien planqués à Tucson, ont bien intégré l’esprit bordélique et un rien soiffard de l’esprit slacker dans leur musique résolument tournée vers le folk-rock à la Palace ayant respiré une citerne d’hélium. Les deux sales gosses de Golden Boots et leurs vilaines chemises n’apportent rien au genre, mais s’en sortent pas mal du tout avec leurs compositions rabibochées, leur chansons strappées et leur voix cautérisées au bourbon. Et ce Winter Of Our Discotheque de se révéler un bon moyen de se cuiter pour pas cher, avec même, à l’occasion, un petit passage romantico-cheap pour emballer sa voisine.
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