Les trois lads de Threatmantics ont un vrai problème avec l’amour. Emmenés par Heddwyn Davies et son violon, Ceri Mitchell et Huw Davies jonglent entre leurs instruments pour apporter un cadre à ces chansons franchement branquignoles. Et honnêtement, ça ne se voit pas du premier coup. Entre musique traditionnelle, punk des bas fonds, folk, musique celtique et même pop (avec parcimonie), les compères vocifèrent sur leurs compagnes. Ce qui n’est pas glorieux, c’est que les agnèles ne sont pas là… Pas bien courageux les gars. N’empêche, ils mettent tant d’énergie à évider leur poulet punkoloïde qu’on ne peut qu’adhérer à leur méthode pour le moins… lourdaude. A moins que, à y regarder de plus près, on décèle ici et là quelques traits de grâce, quelques éclairs quand, soudain, au beau milieu de “Get Outta Town”, les comparses changent de rythme et renvoient tout le monde fissa à la Hacienda, quelques miles plus bas. Ou encore ce riff de guitare qui déchire “Big Man”. Oui, il faut l’admettre, passée cette première impression, on retrouve un peu de ce qui nous plaisait tant dans le bordel ambiant de We Were Dead Before The Ship Even Sank, de Modest Mouse, comme une batterie réduite à sa seule grosse caisse, ou comme un putain de riff surgi tel un Zorro (débraillé) au milieu de la nuit. Ouais, il y a du Zorro dans Threatmantics, mais il y a aussi pas mal de Sergent Garcia (le militaire alcoolique, pas le chanteur français) et tellement peu de Bernardo, si vous voyez ce que je veux dire. Et finalement, on aime assez ce bruit, ce rock mal dégrossi qui lamine — “James Lemain” — ou saoûle. Trois sérieux candidats aux postes de maîtres-coq ou seconds sur le navire des flibustiers Modest Mouse. Un dernier détail : ce disque supporte mal d’être écouté à un volume dit « raisonnable »…
– Leur MySpace
– Ecouter une petite douceur, “Little Bird” :