Au rayon des déceptions, Akron/Family. À l’instar d’Animal Collective, le groupe voit sa côte grimper de manière exponentielle à chaque nouvelle sortie, un succès grandissant que nous ne saurions lui contester eu égard à sa discographie iconoclaste déjà amplement saluée dans nos colonnes. Toutefois, si le récent Merriweather Post Pavilion compte parmi les grandes réussites de cette année, Set’Em Wild, Set’Em Free figure tout bonnement comme le moins bon opus sorti à ce jour du trio (cela depuis le départ de Ryan Vanderhoofle, membre originel dont l’absence se fait entendre). Après un stupéfiant EP enregistré avec Greg Davis et Megafaun (Om, 2007), sorte d’improvisation live où freak folk et délires tantriques en feedback aboutissaient à une musique border line excitante, ce dernier album studio est l’oeuvre de trois têtes chercheuses en quête d’une nouvelle dynamique après l’excellent Love Is Simple (2007), mais qui semblent constamment hésiter à choisir une direction artistique viable et peinent in fine à mettre de l’ordre dans leurs idées. On sait la musique d’Akron/Family versatile, sujette aux humeurs les plus antagonistes, passant sans hésiter de la folk pastorale au rock noisy débridé. Soit. Mais tout le mérite de la formation américaine consistait jusqu’à présent, contrairement à The Mars Volta et ses indigestes pièces montées progressives, à mettre de l’ordre dans son joyeux foutoir et à rassembler ses diverses aspirations pour les faire tenir ensemble. Ce qu’il manque précisément à Set’Em Wild, Set’Em Free : une cohérence, une unité, voire un liant qui fassent de ces morceaux indomptés, aussi recommandables soient-ils pris séparément, un album-monstre plutôt qu’un défilé de chansons éparses comme abandonnées à elles-mêmes.
– Le site de Akron/Family
– Leur page MySpace
– En écoute : « Many Ghosts »