Baraka Visions constitue le quatrième voyage discographique du collectif Abraxas Projekt emmené par le multi-instrumentiste Jérôme Paressant (clarinettes, guitares, électronique, kalimba, bol tibétain…). Soit au programme seize nouvelles destinations musicales conjuguées aux sons du monde — parcouru de l’Afrique à l’Asie, en passant par l’Orient et l’Europe — qui mettent en présence l’improvisation jazz, un post-rock miroitant, un blues dévoyé et une electro vagabonde éprise de dub (“Ocean Ship”, « Semaphores Dub »), de drum’n’bass (« Tabula Rasa ») ou encore de fantasmagories ambient (« Shadow Connection »). Inspiré de Baraka (1992), l’audacieux documentaire sans parole de Rom Fricke — dans lequel ce dernier, bien avant l’ère de la taxe carbone, baladait sa caméra tantôt terrienne, tantôt aérienne, aux quatre coins d’une planète merveilleuse mais déjà en danger, un film qui renvoie au passage le récent Home de Yann Arthus-Bertrand à la grande messe écolo-business qu’il se défend d’être –, Baraka Visions délimite un espace sonore nomade et chimérique, concret dans sa manière de poser des repères stylistiques identifiables, mais flottant et indécidable quant il s’agit de les cerner réellement. La réussite de l’album tient dans cette façon de faire danser les repères, d’être à la fois localisable sur une carte des sons d’aujourd’hui et toujours en mouvement, à la recherche d’autres territoires métissés, voire dérobés. Aux antipodes d’un collage culturel d’influences, la musique d’Abraxas Projekt est travaillée par une esthétique de la transversalité confiée au soin de quelques musiciens baroudeurs — Antoine Hefti à la batterie, Oldman (Charles-Eric Charrier) à la basse, Lena (Mathias Delpanque), Hopen (Childe Grangier) et Vadim Vernay aux machines — venus enrichir ces fascinantes visions sans frontière.

– Le site de Oceanik Creations
– La page MySpace de Abraxas Projekt

– ABRAXAS PROJEKT « Demosaurus Junction » :