A force de voguer entre Grande-Bretagne et France, Hervé Salters a tranché : c’est aux USA qu’il est allé éprouver son goût pour une electro ludo-soul. Après avoir fait ses armes au sein même des Blackalicious, il a décidé de s’en payer une bonne tranche à son tour. Ce deuxième album, qui fait suite à l’acclamé Cliquety Kliqk (2004), surfe sur la vague déjà bien encombrée de la soul passée au siphon électronique et plongée dans l’electro bon ton qui fit les grandes heures de la french touch à la fin du siècle dernier. Pour autant, Good City For Dreamers demeure un album résolument accrocheur et franchement réussi. Son mariage entre musique chaude, cuivrée et qui sent bon Ibiza en fin de nuit (ou début de matinée, au choix), avec cette voix blanche et acide, sert parfaitement une écriture raffinée et tournée vers la lumière. De la moiteur du single “Take Back The Instant” à l’élasticité de “Little Lady” en passant par la surtension de “Helicopter” ou la house mâchouillée de “David Lynch Moments”, au rythme d’un kaléidoscope sous RedBull, Good City For Dreamers tient les promesses de son titre et ne tient surtout pas en place. D’autant qu’en amateur fou de claviers de tous types et de toutes époques, General Elektriks délivre sous perfusion un philtre d’amour (physique de préférence) pompé à Stax et dilué dans un bon Tariquet, et va même jusqu’à proposer une transe bon enfant avec la bien nommée “La Nuit des Ephémères”. Finalement, General Elektriks promet d’avoir la laitière sans avoir à se fader le beurre et l’argent du beurre. Du plaisir, toujours du plaisir et rien que du plaisir. Une certaine idée du rêve, quoi.
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– Le clip tout en coulures de “Take Back The Instant” :