Emilie Hanak, la Française cachée derrière le pseudonyme Milkymee, se distingue très clairement de l’armée de jeunes chanteuses francophones à ukulélé en vogue actuellement. D’ailleurs, tous ceux (et celles) qui chopent le mal de mer à la simple évocation d’un Coeur de Pirate aussi mièvre et expressif qu’une Charlotte aux fraises (pas le gâteau, bien sûr) devraient se retrouver dans la pop à tiroirs de Milkymee. Cette baroudeuse qui trimballe sa belle voix suave entre Suède, France et Japon fait des chansons comme un chef cuisinier élaborerait un banquet. Chaque mets doit se distinguer du précédent avec une couleur, une odeur, une ambiance différentes, tout en donnant l’impression d’être le clou de la soirée. Ainsi la brunette, sur ce deuxième album, vogue de pop en rock, voltigeant de berceuses en quadrilles, yodelant à l’occasion pour mieux envoûter avec un regard de feu l’instant d’après. Ce disque, entièrement dédié aux femmes, de son entourage ou du monde, fait preuve d’une poigne rare et précieuse. Tour à tour brûlante ou rigolote, Milkymee ne se départit jamais de son air frondeur et mutin. Filant dans tous les sens, elle se joue des compositions comme d’autres enchaîneraient les roulades avant. To All The Ladies… est un album court et plantureux, résolument ambitieux et diablement efficace, qu’il est urgent de découvrir et transmettre, courant sur les traces de l’oeuvre atypique de St Vincent. Une certaine idée de l’avenir de l’Homme…

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– A écouter, « Screwdriver » :