La Suède, l’autre pays du folk. Nicolai Dunger est probablement le specimen le plus vénérable et avancé des disciples de cette école ô combien florissante. Voici Play, son énième album (entre ceux sortis de manière internationale, ceux publiés à compte d’auteur et les quelques livraisons strictement suédoises, on peine à suivre), un disque brillant dans tous les sens du terme. Dunger a souvent traversé les océans pour se gargariser de la musique de son coeur et s’est aussi pas mal allégé l’esprit depuis ses débuts. Aucun doute que ses plus fidèles admirateurs trouveront amplement leur compte dans ce beau disque de folk mâtiné de soul et de pop. Mais, comme toujours avec cette scène scandinave, se pose un réel problème d’authenticité, dans ce style tellement marqué. Une seule chanson des Cowboy Junkies renvoie le beau blond à ses chères études. Et que dire de son chant étrangement similaire à celui de Ryan Adams. Pire, le château suédois s’écroule définitivement si, par malheur, l’auditeur a la mauvaise idée d’écouter consécutivement Play et Moondance, la pépite absolue du plus américain des Irlandais, Van Morrison ; le mimétisme est ici parfois tellement criant, notamment quand intervient une flûte — “Can You” — que ça en devient terriblement gênant pour le trentenaire. Certes, les filiations n’ont rien de condamnable, bien au contraire. Mais, encore une fois, le poids des références est bien trop important pour que l’artiste éclate pleinement. Il demeure toutefois que Nicolai Dunger est suffisamment libre de ses mouvements pour livrer un disque idéal pour un public pas forcément exigeant, ce qui n’est en rien une faiblesse.
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– A voir et écouter : « Crazy Train »