A mi-parcours de la saison estivale, quelques chroniqueurs de la Pinkushion Team restés d’astreinte vous proposent leur bande-son musicale du moment. L’occasion, aussi, d’évoquer quelques disques passés entre nos filets au cours de ce premier semestre.
Wild Nothing – Gemini (Captured Tracks)
Un adolescent américain épingle sur les murs de sa chambre des posters des Stone Roses, The Field Mice et New Order. Quelques années plus tard, le romantique Jack Tatum est l’instigateur de la plus excitante collection de singles pop vaporeux de ces derniers mois (ok, ex aequo avec Violens).
Joanna Newsom – Have One On Me (Drag City)
Alors que les saucissonnage et zapping musicaux bâtent leur plein, l’extravagante Californienne redonne à l’écoute dans la durée toutes ses lettres de noblesse avec un triple album d’une grande maturité artistique sur les affres du désir.
Flying Lotus – Cosmogramma (Warp)
Croisement foisonnant de dubstep, de jazz cosmique, d’abstract hip-hop et de techno psychédélique, la musique syncopée et onirique de Steven Ellison constitue un étourdissant cosmos sonore à elle toute seule.
Higuma – Den of The Spirits (Digitalis Recordings)
Evan Caminiti (Barn Owl) et Lisa Mckee livrent un corps drone déserté, que l’on se délecte à contempler comme un décor hivernal en plein été.
Keith Fullerton Whitman – Generator (Root Strata)
Le musicien électronique conçoit un véritable laboratoire pour gestations minimes, écarts féconds, où formes organiques, rêveuses, en génèrent d’autres, subtilement.
Avi Buffalo – S/T (Sub Pop)
Un précoce quatuor californien s’impose comme notre rayon de soleil estival. Là-haut sur un nuage, la candeur mélodique des Shins fait la météo avec les mystérieuses perturbations psychédéliques de Syd Barrett.
Paul Metzger – The Uses of Infinity (Locus Music)
Enregistrée dans une cathédrale du Minnesota, cette méditation acoustique est l’occasion pour l’incontournable joueur de banjo à vingt-trois cordes de sonder les infinis replis de l’espace et du silence.
Forest Swords – Dagger Paths (Olde English Spelling Bee)
Véritable monde vacillant, le musicien et producteur anglais Matthew Barnes confie ici un essai psychédélique, un condensé de vapeur, d’invention et de chimère.
!!! – Strange Weather, Isn’t It ? (Warp/Discograph)
Le quota de super BPM est toujours assuré avec le groovy collectif electro-punk new-yorkais. Susceptible de tenir plus longtemps en piste que le dernier LCD Soundsystem.
Geneva Jacuzzi – Lamaze (Vinyl International)
Entre diva disco fauchée et poupée aguicheuse, Geneva Jacuzzi refait le match des années 80 et la tête au carré aux hymnes en toc de la synthpop italienne. Délicieusement régressif et goûtu comme un verre de Tang orange.
Best Coast – Crazy For You (Mexican Summer)
Cet été, on ira où tu voudras, quand tu voudras, mais de préférence sur la côte Ouest des États-Unis.
C’est là que Best Coast a planté le décor pour jouer sa noisy pop âpre et sucrée, de celle qui évoque l’adolescence éternelle s’évanouissant au petit matin avec les dernières fumerolles du feu de camps.
Teenage Reverb – Isolation Tape Night (Nightgull Records)
Un zest de chillwave, deux doigts de folk brumeux, une pincé de shoegaze, voilà le cocktail maison proposé par Joseph Zucco — jeune bricoleur en chambre venu de la bonne ville de Boston –, un adepte de l’enregistrement imprécis et de la guitare lo-fi à la petite semaine. À servir frappé et à boire très frais.