Nébulosités folk, brillances psyché, et dream pop shootée, voilà le cocktail bien dosé de Baby Style, premier EP des américains de Keepaway.


Mine de rien, le temps aura fait son oeuvre et les membres du groupe Animal Collective auront fini par produire une ribambelle de rejetons. C’est ce que l’on se dit immédiatement à l’écoute des 5 titres qui composent le EP Baby Style, première sortie du groupe Keepaway.

Comme leurs grands frères new-yorkais, Keepaway aime à déconstruire savamment les mélodies pour les rapiécer en dilettante, peu sûrs du résultat final — en apprentis sorciers musiciens qu’ils sont à l’École de l’Erreur –, mais avec une volonté farouche de mener la chose quelque-part. Ces tâtonnements à l’aveugle finiront tout de même par conduire les auditeurs à bon port, sur les rivages ouatés d’une folk à mille voix, terre vierge à repeupler par les citoyens du XXIème siècle. Les yeux tournés vers l’avenir et le passé dans la poche.

Un groupe comme celui de Mike Burakoff, Frank Lyon et Nick Nauman contient en son sein les enfants d’une pop post-moderniste jamais à bout d’idées — en mutation constante. « Rings 05 », complètement épris de l’univers musical de Panda Bear (Animal Collective), s’écoute de fait sans compter, sans lasser. Un conte aérien qui en rappelle d’autres, autrefois à l’écoute de Slowdive…

Le groupe dessine à l’aquarelle les contours flous d’une musique flexible — à l’instar des membres qui la composent, habitués à s’échanger régulièrement les instruments entre eux, particularité propre à la décennie qui vient de s’écouler ? –, faisant montre d’un engagement non feint pour la cause pop. Un vrai plaisir à prendre part, contribuer et apporter sa pierre à l’édifice.

Autant dire, pour conclure, que l’on se retrouve là avec les débuts honorables d’un groupe honnête et fier de ses origines musicales, faisant le voeux, sur un peu plus de vingt minutes, d’une ode vibrante et d’un joli trip sans bouger de sa chaise longue.

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