On se dit, des fois, qu’il existe bien quelque chose, hors de soi, loin de soi, qui oblige à soulever la tête et fixer le soleil. Un appel simple, comme une image qui interloque, ou une musique, absorbante, comme celle de Vincent Caylet avec Archers By The Sea. Si le musicien français semble, sous l’égide d’une révolte subtile et souterraine, suivre avec Sometimes We Should Dance la ligne vive et dense de ses projets personnels (V, The Pistil Cosmos), ou encore de son activité au sein de Monks of The Balhill, Archers By The Sea en revanche respire le détachement et l’abandon : la voix résonne dans les profondeurs, tandis que la guitare se délie sous l’effet des mouvements cycliques, massifs et pénétrants. Sometimes We Should Dance s’offre à l’écoute, non pas comme un objet organique et ambigu, mais plutôt comme une matière qu’il va falloir exploiter sous différents points de vue, selon une vision multiple. L’intention compositionnelle y est stratifiée, avec des sonorités faites de hauts et de bas habilement dessinés, aussi bien dans l’intensité que dans le voilé. Vincent Caylet livre ici un album d’une étrangeté captivante à la manière des ombres portées, des silhouettes de l’absence curieuses et errantes.
– Le site d’Archers By The Sea
– La page myspace
– En écoute : « Hey Volcano »