Ils sont sept, chantent en anglais, entendent hisser haut le drapeau du rock flamboyant, et nous viennent de Mont… (bruit de saphir rayant le vinyle)… rectification… de la Marne. Nouvel espoir tricolore en provenance de Reims, The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads (leur nom a été amputé depuis quelques remaniements de personnel) serait, selon une certaine presse, la réponse française à Arcade Fire. Forcément, engager un tel parallèle n’est pas leur rendre service et tendrait plutôt à les faire marcher sur des œufs dangereusement minés. En plaçant la barre un peu moins haut, gageons que la vigoureuse troupe anglophone recèle d’indéniables atouts. En premier lieu, une passion pour les sacro-saintes chapelles « indé »(Arcade Fire, Pixies, Pavement…) où s’exprime par-dessus tout une énergie débordante. Surtout sur les chorales dantesques que sont “Underwear” et “Work”, dont les refrains décoiffent fort et sans pei(g)ne. The Bewitched Hands a le bon goût de ne pas systématiquement convoquer la grosse cavalerie et, en bon élève, s’autorise quelques excursions scolaires du côté de la ferme Pet Sounds (”Birds And Drums”) et les parcs verts parfaitement tondus du Village Green (”So Cool”). Certes, ce premier album n’est pas exempt de défauts de jeunesse, mais ces derniers ne gâchent en rien l’enthousiasme général. Il y a même déjà un classique, “Hard To Cry”, une suite imparable qui attend sournoisement son dernier acte pour rafler la mise. Après un tel coup de bluff, The Bewitched Hands ne peut que prendre la main. À eux d’en faire bon usage.
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