Si l’on est amateur de rock’n’roll, dans le sens primal du terme, il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie The BellRays sur scène. Increvable, le gang de la panthère noire Lisa Kekaula continue depuis une bonne décade de lever un ouragan soul punk qui n’a que peu d’équivalent dans le paysage rock contemporain (exception faite des Dirtbombs, éternels rivaux dans cette catégorie). Seul défaut, The BellRays n’a jamais vraiment réussi à rendre justice sur sillon à son énergie dévastatrice, malgré quelques opus (obus ?) de bonne facture. Aussi, la perspective d’écouter un nouvel album du combo californien ne suscitait chez nous qu’un enthousiasme poli. Ce huitième opus, si l’on compte bien, est un énorme cocktail Molotoff jeté sur nos doutes. La pochette noire est austère mais recèle dix turbo compresseurs binaires, assénés sans faiblesse, hormis deux ballades, vengeresses à souhait. La production maison se veut davantage classic-rock seventies mais les manches de guitares, toujours aussi écaillés par la puissance des riffs, font rugir, voire rougir, les amplis. Petite surprise, certaines rythmiques enlevées se rapprochent même du AC/DC de la première heure (les furibards et salvateurs “On Top” et “Everybody Get up”, tout est déjà mentionné dans le titre). On a souvent facilement comparé Lisa Kekaula à Tina Turner, mais , pour notre part, sa voix renvoie implicitement au magnétisme animal d’une Betty Davis. Écoutez ses inflexion vocales sur Sun “Comes Down” (et son intro Curtis Mayfield pur jus !) et “Anymore”, des ballades que pourrait parfaitement interpréter l’ex gardienne de prison et suprême diva, Sharon Jones. Avec Black Lightning, la devise « Maximum Rock & Soul » n’a jamais été aussi pertinente. Au registre « soupape de décompression », voici le meilleur rapport/qualité prix du marché.
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« On Top » en écoute :