Le collectif d’artistes sonores et visuels Farewell Poetry dévoile ses coups de cœur vidéos glanés sur YouTube.
A l’écoute de l’odyssée sonore Hoping For The Invisible To Ignite et aux yeux des mystérieuses vidéos accompagnant l’album, FareWell Poetry est d’évidence bien plus qu’un groupe de post-rock épique : la performance cinématographique, la poésie et l’expérimentation sonore ont une place tout aussi prépondérante dans leur univers. À l’origine de cet intrigant collectif, la collision (ou correspondance) artistique entre la poétesse-réalisatrice londonienne Jayne Amara Ross et le compositeur parisien Frédéric D. Oberland – sans oublier le précieux apport des musiciens qui participent à cette formidable aventure. Devant une démarche esthétique aussi ouverte, nous avons en toute logique invité le collectif à nous dévoiler quelques uns de leurs coups de coeur vidéos pêchés sur YouTube.
1. PINK FLOYD – ADRIAN MABEN – A SAUCERFUL OF SECRETS (LIVE AT POMPEII, 1971)
Quel musicien ayant vu le live à Pompéi n’a jamais rêvé de se retrouver à la place de Pink Floyd au milieu de ces ruines ? Cette version de Saucerful of Secrets est certainement la pièce la plus expérimentale de ce merveilleux concert au pied du Vésuve, elle nous fait passer de l’enfer au paradis en l’espace de 10 minutes. Seule ombre au tableau : Le T-shirt de Roger Waters, certainement emprunté à sa petite amie de l’époque…
2. JIM JARMUSCH VS NEIL YOUNG – DEAD MAN (1995)
William Blake en héros d’un western post-moderne et poétique. La légende jarmuschienne veut que Neil Young ait enregistré la bande du son du film en performant en direct devant le film, à la manière d’un Miles Davis devant Ascenseur pour l’échafaud. De la magie pure.
3. BELA TARR – WERCKMEISTER HARMÓNIÃK (2000)
Bela Tarr participe à la création de cette nouvelle mythologie dont nous avons terriblement besoin. Nous sommes tous dans cette synergie maladroite de planètes bourrées et confuses, orchestrée par son Valuska, cette lumière. Les harmonies de Werkmeister, et soudain la douleur de la solitude n’est plus si présente.
4. IVA BITTOVA & PAVEL FAJT, MORNING SONG (1990)
Extrait du fameux documentaire Step Across The Border de Nicolas Humbert et Werner Panzel. On y trouve Iva Bittova accompagnée de Pavel Fajt dans leur chambre d’hôtel, le temps d’un morceau « Morning Song ». Sous le regard bienveillant de Fred Frith et la sonnerie crillarde d’un réveil matin…
5. L’OEIL DU CYCLONE – UNE SYMPHONIE DÉCONCERTANTE (1993)
Mille et une manières d’exécuter une symphonie : avec des verres, des marteaux piqueurs, un hybride de didgeridoo et de clarinette basse, des plaques de métal, des stalactites, un type qui court dans le désert, un cristal baschet, une usine désaffectée, un theremin, des machines infernales, des parpaings, un glassharmonica… « J’attends la prochaine réincarnation pour inventer quelque chose comme le hard-rock, mais encore plus cruel ».
6. JACQUES DERAY – LA PISCINE (1968)
Où il est question de désir, de passion et donc, de jalousie. Jusqu’à l’irréparable.
7. JEAN-LUC GODARD & ANNE-MARIE MIÉVILLE – DANS LE NOIR DU TEMPS (2001)
Les dernières minutes de… Un ciné-poème. Un travelling musical. La fin de l’histoire. Arvö Part. Vivre sa vie, oui. Vite et fort.
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Farewell Poetry, Hoping for the Invisible to Ignite (Gizeh Records/Module)
En concert le 5 décembre au Café de la Danse à Paris
FareWell Poetry, Recording ‘Hoping For The Invisible To Ignite’ – Teaser 1 from pamela maddaleno on Vimeo.
As True As Troilus by FareWell Poetry
Merci à Dali Zourabichvili