C’est la complexe tâche de la simplicité qu’incarnent à leurs manières les courtes compositions instrumentales de Field Drawings.


C’est la complexe tâche de la simplicité qu’incarnent à leurs manières les courtes compositions instrumentales de Field Drawings, autant de « dessins » qui se renvoient, suivant des arrangements distincts. On reconnait sans peine la main du compositeur pour images en mouvement qu’est Ryan Teague, les orchestrations renvoyant davantage aux propositions antérieures à Causeway, sorti en 2011. Ce que le musicien anglais laisse entendre dans ce dernier opus ce sont des sonorités cristallines, dont la fragilité effleure les oreilles avec des mélodies qui se manifestent sobrement, suivant une légèreté modérée, comme Sylvain Chauveau – on pense notamment à sa bande sonore pour Des plumes dans la tête de Thomas de Thier. Or Teague n’hésite pas à saturer sa musique d’émotion et de tonalité ; cette dernière, au lieu de s’alourdir sous la grande masse de sensation, perd au contraire de son opacité, s’élève et devient une lanterne magique au-dessus de la foule, de la multitude ; ses reflets éblouissants se projettent dans notre esprit de mille couleurs et de figures. Les petites histoires qu’elle raconte se nourrissent de la solitude et de la mélancolie, des moments de la vie où la douleur et le regret semblent vivre leur enfance dans le calme. Field Drawings est un appel au détachement, à retrouver un monde de rêves d’ici et de maintenant, assurément.

Le site officiel de [Ryan Teague ->http://ryanteague.com

/index.php?fun=about&im=3]

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