Une première écoute à l’aveuglette, sans chercher à avoir des détails sur le contenu. Juste le plaisir distrait d’assouvir notre curiosité, intriguée par cette pochette, pastiche d’une affiche sixties digne du publicitaire de Mad Men, Don Draper.


Une première écoute à l’aveuglette, sans chercher à avoir des détails sur le contenu. Juste le plaisir distrait d’assouvir notre curiosité, intriguée par cette pochette, pastiche d’une affiche sixties digne du publicitaire Don Draper. On découvre que ce qui s’y trame est d’obédience instrumentale tirant sur l’électro/folk, rehaussé par des solo finaux de guitare électrique. Plaisant même si à priori rien d’étourdissant… Jusqu’à l’électrochoc de la cinquième plage. L’apparition d’une voix grave, pure Malt, travaillée au scotch whisky et cet accent écossais à couper au couteau… Bon sang mais c’est bien sûr ! Revoilà ce bon vieux Malcom Middleton ! Ce point de mi-parcours est tellement renversant que l’album mérite une entière révision. Recommençons donc depuis le début. Sous le pseudo Human don’t Be Angry se cache le nouveau projet de l’ex guitariste d’Arab Strap, petite permission incognito et revigorante avant de retourner à l’ouvrage de son prochain album solo. Pour son retour sur le label Chemikal Underground, le musicien de Glasgow a déniché quelques claviers au parfum suggestif des années 80, le légendaire vague à l’âme rugueux de l’Écossais se chargeant du reste. Adventures In Counter-culture a beau se vouloir à dominante « guitare atmosphérique », son instigateur ne peut s’empêcher d’inviter sa voix écorchée sur quatre titres. Ceux-là sont précisément de petits joyaux de pop dépressive, comme on n’en a plus entendu depuis A Bright er Beat. Pour « Monologue River », déclic dont nous vous parlions quelques lignes plus haut, et puis surtout aussi « Asklipiio », immense ballade spatiale de sept minutes, porteuse d’une tragédie dont le bougre a lui seul le secret. Même si les chansons ont notre préférence, le joli thème de guitare de « 1985 » procure aussi quelques palpitations rétro. Étonnant disque qui démarre mollement et dont l’intensité va crescendo au fil de neufs pistes.

Human don’t Be Angry – « The Missing Plutonium  »