Le rock et ses étranges tribus irréductibles. Certains groupes sont là pour combler les nostalgiques du rock mammouth seventies…
Le rock et ses étranges tribus irréductibles. Certains groupes étranges sont là pour combler les nostalgiques du rock mammouth seventies. Il y a des « tribute bands » qui reprennent à la note près le concert de Genesis donné le 8 janvier 1972, poussant le mimétisme jusqu’à porter les costumes d’époque identiques. Et d’autres comme Airbourne ou encore Wolfmother qui font du neuf avec du vieux, en puisant allègrement et scrupuleusement dans le patrimoine historique – Led Zeppelin, The Who, AC/DC… – non sans un certain savoir-faire. Birth of Joy appartient à cette dernière catégorie, rouflaquettes à l’appui. Dès les premières notes aigues de pédales Wha, les influences de ce Power Trio néerlandais sont flagrantes comme le nez au milieu de la figure : un Guitar-Hero aux accents hendrixiens très prononcés, doublé d’une capacité vocale à réveiller le « Lizard » du Père Lachaise, un impressionnant batteur à l’ADN Gonzophile, et un organiste qui connait par cÅ“ur son John Lord illustré. Alors oui, cette configuration taillée pour la scène n’invente rien, mais la « Naissance de la joie » sait célébrer ses modèles, avec l’art et la manière. Et c’est peu dire que les machines à riff « Teeny Bopping » et « No Big Day Out » provoquent en nous de brusques poussées de Air Guitar. Dans ses phases enfumées démoniaques – les relents d’Amsterdam on présume -, les déclamations hallucinées du chanteur/guitariste Kevin Stunnenberg font un effet bÅ“uf sur les cosmiques « Motel Money Away » et Make Things Happen, dérivés assumés de » Roadhouse Blues » piqué aux amphets. D’ailleurs, c’est leur prestation décapante aux dernières Transmusicales, qui leur vaut cette invasion sur notre territoire hexagonal. Seul bémol : pour des raisons stratégiques/commerciales qui nous dépassent un peu, The Sound of Birth of Joy s’avère être une compilation du meilleur des deux opus du groupe, Make Things Happen (2010) et Life in Babalou (2012), tous deux étant pourtant excellents (même si le premier à notre préférence pour son urgence). Ce qui n’enlève rien à la qualité des morceaux, mais merci pour la cohérence artistique…. Qu’à cela ne tienne, il y a largement de quoi satisfaire le vieux démon régressif caché en nous, en attendant le prochain Queens of The Stone Age.
Birth of Joy est en tournée à travers la France à partir du 4 avril : Vannes (4), Rennes (5), La Roche sur Yon (6), Paris (8 et 9), Lille (9), Evreux (10), Laval (11), Lyon (12), Besançon (13), et en mai Nimes (24), Toulouse (25)…