Comme l’aboutissement, le résultat ; comme ce qui reste, ce qui détache de tout, ce qui tombe…Signifiant ouvert, la « chute » ne semble épuiser ses référents.


Comme l’aboutissement, le résultat ; comme ce qui reste, ce qui détache de tout, ce qui tombe…Signifiant ouvert, la « chute » ne semble épuiser ses référents. Elles sont aussi plusieurs, ces « chutes », attachées à la musique produite, travaillée et retravaillée par l’artiste sonore Mathias Delplanque ces dernières années. Ramassés et rassemblés de ce qui reste des performances, des enregistrements, des expériences entre 2010 et 2012, ces « morceaux », qui portent ici en l’occurrence fort bien cette dénomination, les titres suggérant des entités sans les prononcer entièrement (« Bu », « Flo », « Ru », « Fell », « So »…), forment Chutes, opus d’une élégance électro-acoustique rare, puisque l’équilibre et l’interpénétration entre les deux parties s’y manifestent grandement : plus que tout autre, Mathias Delplanque sait faire oublier l’acoustique dans ses instruments, ses objets, et inversement, l’électronique dans l’ordinateur, du synthétiseur. Le résultat, avec les mouvements circulaires, bruits ponctuels et lignes sonores sur plusieurs niveaux, est cette homogénéité qui sonne avec une profondeur éclatante, incarnée et réfléchie aussi bien dans l’espace réel investi par le jeu de Mathias Delplanque devant un public que dans celui qui sommeille dans la tête de l’auditeur. Autant de parcelles de lumière qui tombent dans la pièce et la découvrent ; à mesure qu’elles glissent et s’éteignent, ce sont les sentiments qui se soulèvent, comme par réponse immédiate.

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